Les relations économiques entre l'Algérie et la France vont très certainement constituer l'un des volets les plus importants des entretiens qu'aura le président français, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui avec le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, notamment que la France est le premier fournisseur de l'Algérie en 2006, avec une part de marché qui s'établit à 20,6%. Les échanges entre les deux pays ont presque doublé en dix ans. Ils ont atteint, selon des sources françaises, 8 milliards d'euros en 2005 et 2006, répartis presque, à parts égales, entre importations (4,1 milliards d'euros) et exportations (4 milliards d'euros). L'Algérie est le premier partenaire commercial de la France en Afrique (Maghreb, Egypte compris et Afrique subsaharienne). Si l'on étend les comparaisons au reste du monde, les exportations de la France vers l'Algérie sont presque équivalentes à celles de la Russie (4,17 milliards d'euros) et 40% plus élevées que les exportations de la France vers l'Inde. Les mêmes sources soulignent que la France, traditionnellement excédentaire avec l'Algérie, est devenue déficitaire vis-à-vis de notre pays, pour la première fois en 2006. Le déficit a atteint 106 millions d'euros contre un excédent de 981 millions d'euros en 2005 et de 1,3 milliard en 2004. Cette évolution de 2006 tient à deux facteurs, à savoir une augmentation en valeur des importations d'hydrocarbures et un recul des exportations. Le renchérissement (+ 430 millions d'euros) de la facture des hydrocarbures (95% des importations françaises en provenance de l'Algérie) a gonflé les importations totales. Celles-ci ont augmenté de 12% en valeur en 2006, franchissant pour la première fois le seuil de 4 milliards d'euros, après avoir déjà progressé de 27% en 2005. En deux ans, la facture de l'énergie importée par la France de l'Algérie s'est accrue de plus d'un milliard d'euros. Les principaux produits d'exportation de la France vers l'Algérie sont l'automobile (18%), l'agroalimentaire (17%) et les produits pharmaceutiques (8%). Sur la même année 2006, les exportations de la France vers l'Algérie, alors qu'elles avaient encore augmenté de plus de 10% en 2005, ont baissé de 13%, interrompant un processus de hausse continue depuis plus d'une décennie. Elles sont retombées à 4 milliards d'euros contre 4,67 milliards en 2005. Les dispositions réglementaires interdisant l'importation des véhicules d'occasion et une plus grande ouverture du secteur de la santé ont joué, mais la montée en puissance de nouveaux concurrents, notamment asiatiques, a également pesé sur la tendance. Alors que les exportations de la France baissaient, les importations algériennes de l'ensemble du monde ont augmenté de plus de 3,2% en 2006. La Chine est passée en quelques années de la 13e à la 11e place, avec une part de marché en 2006 (8,1%) qui talonne celle de l'Italie, dont les exportations vers l'Algérie ont connu une progression de 20% en un an. Les investissements directs français enregistrent la croissance la plus importante et s'inscrivent dans la dynamique de l'économie algérienne hors hydrocarbures (+4,5% contre 3% de croissance réelle globale). Les IDE français se sont accrus de 111% en 2006 pour atteindre 296 millions de dollars, derrière les Etats-Unis (369 millions de dollars) et loin devant tous les autres pays. 250 filiales d'entreprises françaises implantées en Algérie représentent près de 12 000 emplois directs et 40 000 emplois indirects. Le secteur financier (92 millions de dollars) et l'agroalimentaire (Castel, Danone, Bel) (9 millions d'euros) composent à eux seuls plus de 60% des investissements français en Algérie devant l'industrie pharmaceutique (20 millions de dollars).