Plusieurs pays de l'Opep souffrent de la baisse des cours du pétrole. Mais tant que l'Arabie Saoudite refuse de baisser les quotas de production, il n'y a rien à attendre du cartel pour inverser la tendance. Ce sont les producteurs américains qui ont désormais les clés du camion (-citerne). Avec le pétrole en chute libre, largement en dessous des 45 dollars le baril, plusieurs grands pays exportateurs sont asphyxiés. La surproduction mondiale et le ralentissement de l'économie chinoise semblent inscrire cette baisse dans le long terme. Certains des pays membres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) - un tiers de la production mondiale - sont au bord de la banqueroute. Dimanche 24 août, l'Iran et l'Algérie ont appelé l'Opep à se réunir en urgence pour réagir. Les deux pays sont aux abois. L'équilibre budgétaire de l'Algérie nécessite un baril à 120 dollars, celui de l'Iran un baril à 140 dollars. Autant dire qu'on est loin du compte. Les deux pays espèrent que le cartel pétrolier va abaisser son quota de production pour rééquilibrer l'offre et la demande. L'espoir : remonter les prix au-delà de 60 dollars par baril pour limiter les dégâts. Mais cela semble être un vœu pieux à court et moyen termes. L'Arabie saoudite, le premier pays producteur de l'Opep, ne veut plus jouer le rôle d'amortisseur des chocs et contrechocs pétroliers en ajustant sa production. Le quota de 30 millions de barils par jour, fixé en 2011, n'a pas été remis en cause lors des deux dernières réunions de l'organisation en novembre 2014 et en juin 2015. La prochaine réunion est prévue pour décembre 2015. Le Royaume wahhabite est à l'origine de ce statu quo, même s'il a dû lui-même puisé dans son fonds souverain. Il a même émis en août 5,3 milliards de dollars d'obligations. 27 milliards seront émis d'ici fin 2015. Les Etats-Unis, maîtres du jeu En l'absence de décision de l'Opep, chaque pays se lance dans une fuite en avant pour conquérir des parts de marché et accroître ses ventes… La production de l'Opep dépasse les quotas de production et flirte désormais avec les 31 millions de barils par jour. Et cette surproduction va s'alourdir avec un Irak qui veut doubler sa production dans les années à venir et un Iran, revenu dans le jeu mondial, qui a de fortes ambitions. L'Opep n'est pas morte… mais son influence est en retrait face aux grands pays producteurs comme l'Arabie Saoudite, la Russie et surtout les Etats-Unis. Ce dernier est désormais devenu le premier producteur d'or noir de la planète. C'est le pétrole de schiste américain qui va faire la différence. Rentable entre 40 et 60 dollars par baril, sa production va s'adapter aux évolutions des prix. Bref, le pétrole est, pour un temps du moins, devenu une production mondialisée comme une autre.