Constat n La réunion du cartel ce mardi après-midi intervient dans une conjoncture de baisse du prix du brut. L'Opep va discuter au cours de sa réunion ce mardi, d'une baisse de la production en raison d'un «surplus» pétrolier en vue sur le marché, a affirmé le ministre algérien de l'Energie et actuel président du cartel, Chakib Khelil, à son arrivée à Vienne hier. «Tout le monde est d'accord sur le fait qu'il y aura un problème de surproduction de 500 000 à 1 million (de barils par jour) d'ici à l'année prochaine», a affirmé M. Khelil. A la question de savoir si l'Opep réduirait sa production, il a répondu : «Je ne sais pas. Je pense qu'il y aura une discussion à ce sujet. Il y a abondance de pétrole sur les marchés, les stocks sont très bons, qu'il s'agisse des réserves de brut ou de produits pétroliers», a-t-il déclaré, ajoutant : «Nous allons probablement avoir un surplus à la fin de l'année.» M. Khelil a également évoqué le rôle du dollar dans la chute des cours de l'or noir. «La relation inverse entre le dollar et les prix (du pétrole) s'est vérifiée», a-t-il déclaré, faisant allusion à la remontée du dollar ces dernières semaines. Ce mouvement a, de fait, coïncidé avec la chute des prix du pétrole passés de 147,50 dollars le 11 juillet à moins de 103 dollars lundi. Lundi vers 16h 30, le baril de brent perdait 1,29 dollar à 102,80 dollars à Londres, malgré les craintes liées à l'arrivée de l'ouragan Ike. L'Opep avait, de façon récurrente cette année, dénoncé le rôle de la dévaluation du dollar dans l'escalade des prix du pétrole. Le marché parie sur un maintien des quotas de l'Opep au cours de sa réunion mardi soir, mais estime que le cartel pourrait discrètement réduire le supplément de production qu'il met actuellement sur le marché comparé à ses objectifs officiels. De son côté, le ministre du Pétrole du Qatar s'est inquiété d'une offre de pétrole trop abondante par rapport à une demande sous pression en raison du ralentissement économique mondial. Ce n'est pas exactement l'avis de son homologue koweïtien, qui a déclaré : «Nous ne pensons pas qu'il y ait besoin de baisser la production.» «La politique de l'Opep consistant à continuer à bien approvisionner le marché sera maintenue et on n'y touchera pas», a renchéri son homologue émirati, Mohammed al-Hameli. Cette position favorable à un statu quo de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tranche avec celle des «faucons» du cartel, qui veulent réduire l'offre de brut pour empêcher les prix de tomber sous les 100 dollars. Il faut rappeler aussi que L'Iran, le Venezuela et la Libye jugent que l'Arabie saoudite, premier producteur mondial et chef de file de l'Opep, devrait réduire sa production pour enrayer ce déclin des cours.