Une nouvelle session de pourparlers de paix inter-libyens devait s'ouvrir jeudi et vendredi à Genève sous l'égide de l'émissaire de l'ONU en Libye Bernardino Leon, qui tente d'arracher aux protagonistes de la crise un accord pour un gouvernement d'union nationale. L'ONU va chercher à Genève à faire progresser les négociations en vue d'un accord pour mettre fin au conflit en Libye, minée par les rivalités politiques, les violences meurtrières et l'effondrement de son économie. Près de quatre ans après la chute de l'ancien régime de Maammar El-Gueddafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos avec deux Parlements -et deux gouvernements rivaux, le Congrès général national (CGN), le Parlement non reconnu par la communauté internationale sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya et l'autre siégeant à Tobrouk (est) et reconnu par la communauté internationale. L'ONU avait souligné l'''extrême urgence" d'un règlement politique, notamment par la formation d'un gouvernement d'unité nationale. M. Leon avait appelé à une accélération des négociations, en soulignant que la situation se détériorait en Libye avec "la crise de l'immigration qui provoque un grand nombre de morts", et la poursuite des violences meurtrières avec la montée en puissance du groupe autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech). L'ONU espère aboutir à un accord entre les parties vers le 20 septembre afin qu'il puisse être mis en oeuvre un mois plus tard. A Genève, les discussions porteront notamment sur les noms des ministres appelés à faire partie du gouvernement d'union nationale, première étape en vue de mettre le pays sur la voie de la réconciliation. Le Parlement de Tobrouk a pour cela adopté mardi la liste de ses 12 candidats, dont une femme, qui compte l'ancien chef de la diplomatie libyenne Abdel Rahmane Chalgham, selon l'agence de presse libyenne. Le Parlement non reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli a décidé de se joindre au nouveau round de négociations sur la Libye prévu jeudi et vendredi à Genève sous l'égide de l'ONU, selon un de ses membres. La participation du Congrès général national (CGN, ex-parlement) était appelée avec force par l'émissaire de l'ONU Bernardino Leon, qui a encouragé mardi le CGN à "participer, discuter, à exposer ses points de vue et continuer à essayer de trouver une solution le plus tôt possible". "Le CGN a décidé de participer aux sessions de dialogue à Genève. Nous allons y participer de façon sérieuse", a déclaré mercredi soir l'un des responsables du CGN, Mahmoud Abdelaziz. La délégation se rend à Genève "de façon à inclure les changements que nous réclamons dans le projet d'accord", a-t-il ajouté. M. Abdelaziz a également indiqué que la rencontre mardi à Istanbul entre une délégation du CGN et M. Leon avait été "positive, et M. Leon a promis de discuter, de façon sérieuse, de l'introduction de modifications dans le projet d'accord". La réunion d'Istanbul a permis d'aborder les divergences mais n'a pu examiner toutes les questions qui auraient dû l'être, a précisé la mission des Nations unies pour la Libye (UNSMIL) dans un communiqué.