Le référendum autour de la réforme constitutionnelle, organisé dimanche dernier au Venezuela et qui s'est soldée par la victoire du non, a été une autre occasion pour le président Hugo Chavez d'affirmer toute sa volonté et son respect pour la démocratie, surtout lorsqu'il a exhorté ses opposants à reconnaître ce résultat comme un " triomphe de la démocratie". Ce scrutin s'est tenu sans les délégués des Etats américains et de l'Union européenne, auxquels le président Chavez a préféré d'autres observateurs internationaux proposés par l'opposition. Une autre forme de transparence. Ce référendum prouve une fois de plus que le pays de Chavez représente l'exemple d'une réelle démocratie et qu'en république bolivarienne on ne truque pas les élections. Le président Chavez, reconnaissant sa défaite, montre son respect de la Constitution de son pays et du processus démocratique. Rappelant qu'il poursuivra la bataille pour construire le socialisme, il a également reconnu que les réformes avaient échoué "pour l'instant" mais qu'elles étaient "toujours vivantes", laissant ainsi entendre qu'il tentera à nouveau de les appliquer. La reconnaissance par Hugo Chavez de la souveraineté de son peuple, exprimée par la voie des urnes, fut également une leçon de démocratie qu'il administre à ses opposants et notamment aux Etats-Unis. Prenant les exemples de Bolivar, Sucre, Zamora, les pères fondateurs du Venezuela, acteurs de l'indépendance de ce pays, Chavez, à la faveur du référendum organisé dimanche dernier, a remis en mémoire les luttes pour la démocratie dans le pays. Le respect du verdict des urnes met en exergue que la loi fondamentale bolivarienne du Venezuela adoptée en 1999 est fondamentalement respectée par celui qui a la charge de l'appliquer en l'occurrence le président Chavez. Ce dernier, en respectant les résultats du vote, a donné réellement le pouvoir au peuple et lui permet d'atteindre une "démocratie participative et protagoniste". Le fait de pouvoir organiser un référendum, le perdre et ensuite reconnaître sa légitimité est tout à l'honneur de Chavez. Un principe essentiel dans la gestion de ce pays et qui, aujourd'hui, est jugé positif même par les adversaires vénézuéliens. Certains pays habitués à placer le régime vénézuélien dans la catégorie des dictatures et à critiquer la figure de son président sont obligés aujourd'hui de prendre comme exemple la démocratie que prône Chavez et qui s'est révélée des plus fiables pour légitimer le scrutin référendaire dépourvu de toute fraude. Chavez, en se soumettant à la volonté du peuple, a montré la véritable figure d'une démocratie qu'il entend durable et participative. Il a prouvé à la face de ses détracteurs que son rôle de chef de l'Etat "est de respecter totalement les institutions". Sans doute l'administration américaine et ses relais à travers les médias continueront de présenter Hugo Chavez comme autoritaire et antidémocratique, mais il vient de signer un autre défi en hissant haut et fort la bannière de la démocratie et d'annoncer que c'est au peuple vénézuélien de décider de son avenir. Une volonté qu'il s'est engagé à ne pas remettre en question.