Au premier jour de la fête de l'Aïd El Adha, les pèlerins, près de deux millions de personnes selon des statistiques publiées mercredi soir, ont commencé jeudi le rituel de lapidation de Satan, dans la vallée de Mina, dans l'ouest de l'Arabie saoudite. Ce rituel consiste à jeter sept pierres le premier jour de l'Aïd al-Adha sur une grande stèle représentant Satan, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur les trois stèles (grande, moyenne, petite). Le Hadj de cette année restera gravé dans la mémoire de la communauté musulman non seulement par son début malheureux lors de la chute d'une grue sur la Grande mosquée de La Mecque, le 11 septembre, tuant plus de 109 personnes et blessant plus de 400 autres, mais aussi par un autre drame qui est une des catastrophes les plus meurtrières durant le Hadj en 25 ans, ou près de 720 pèlerins ont trouvé la mort et 805 autres ont été blessés jeudi dans une bousculade au cours d'un rituel du pèlerinage à Mina près de La Mecque. La bousculade a eu lieu au premier jour de la fête d'Al-Adha lors du rituel de la lapidation de Satan qui consiste, pour les près de deux millions de pèlerins cette année, selon des chiffres officiels, à jeter des cailloux vers trois stèles le représentant. Un responsable saoudien a expliqué qu'"un choc entre une marée humaine quittant l'une des stèles et une foule venant en sens inverse a provoqué le drame".
Le prince héritier demande une enquête Le prince héritier d'Arabie saoudite et chef de la haute commission du pèlerinage, Mohammed ben Nayef, a ordonné une enquête, dont les conclusions devraient être soumises au roi Salmane à qui "il reviendra de prendre les mesures appropriées" pour remédier aux conséquences de ce drame, selon l'agence de presse officielle SPA. Cette décision a été prise lors d'une réunion à Mina, où a eu lieu la bousculade, des principaux responsables du Hadj présidée par le prince héritier, en sa qualité de chef de la haute commission du pèlerinage, a précisé l'agence. Les conclusions de cette enquête devraient être soumises au roi Salmane à qui "il reviendra de prendre les mesures appropriées" pour remédier aux conséquences de ce drame, le plus meurtrier durant un pèlerinage annuel à La Mecque en 25 ans, selon SPA. Le ministre de la Santé, Khaled al-Faleh a promis auparavant une enquête "rapide et transparente" sur l'accident qu'il a attribué à "un manque de discipline" des pèlerins, qui ont tendance, selon lui, à "ignorer les instructions des responsables du Hadj". "Si les pèlerins avaient suivi les instructions, on aurait pu éviter ce genre d'accident", a-t-il déclaré à la télévision El-Ekhbariya après s'être rendu sur les lieux. Des opérations de secours sont en cours. Les équipes de la Défense civile s'emploient sur le terrain à porter les premiers soins aux blessés et à diriger le flot de pèlerins vers des "routes alternatives". Quatre hôpitaux ont été réquisitionnés, ainsi que 220 ambulances et des hélicoptères. Au Mina Emergency Hospital, des dizaines d'ambulances se frayaient un chemin pour amener de nouveaux blessés.
Trois algériens décédés Trois hadji algériens (un homme et deux femmes, originaires de Batna) sont décédés dans la bousculade de pèlerins, a indiqué à l'APS le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Ben Ali Chérif. Six (6) autres Algériens, dont une femme, ont été "légèrement" blessés dans la bousculade à Mina, a précisé la même source. Cet incident a fait, selon un dernier bilan, 717 morts et plus de 800 blessés parmi les pèlerins. Une cellule de crise a été installée au niveau du MAE pour "travailler en étroite collaboration avec celle instituée par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs pour le suivi de l'évolution de la situation", avait précisé un communiqué du ministère. La mission algérienne est "pleinement mobilisée" et travaille sous le contrôle du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, qui se trouve sur place et en coordination avec le consul général d'Algérie à Djeddah, Abdelkader Kacimi El Hassani, et l'équipe médicale afin d'identifier les ressortissants algériens qui seraient touchés par ce drame, avait ajouté le ministère. L'Office national du hadj et de l'Omra a assuré suivre de près l'évolution de la situation, suite à la bousculade de pèlerins, à travers une cellule mise en place au niveau du bureau des affaires des pèlerins algériens et qui travaille en étroite coordination avec les autorités saoudiennes. Les représentants du consulat d'Algérie à Djeddah, les éléments de la Protection civile et les autres membres de la délégation qui accompagnent les pèlerins algériens, sont à "pied d'œuvre" pour venir en aide à d'éventuelles victimes algériennes suite à l'incident de Mina, a précisé la même source. Chaque année, des pèlerins trouvent la mort dans des bousculades à la Mecque. Aucune solution n'a été trouvée pour faire face à ce phénomène. En janvier 2006, 364 pèlerins avaient péri dans une bousculade sur les mêmes lieux. Mais la pire tragédie avait eu lieu en juillet 1990: une gigantesque bousculade s'était produite dans un tunnel de Mina, vraisemblablement à la suite d'une panne du système de ventilation. 1.426 pèlerins étaient morts asphyxiés.