La Bourse de New York a terminé vendredi sur une note mitigée, partagée entre le soulagement procuré par les déclarations de la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, et l'effondrement des valeurs liées aux biotechnologies. L'action Nike, avec un bond de 8,9% à 125 dollars, a été le principal soutien du Dow Jones et du Standard & Poor's-500. Elle a même touché en cours de séance un record à 125,94 dollars. Le premier équipementier sportif mondial a fait état jeudi d'un bénéfice supérieur aux attentes pour le neuvième trimestre d'affilée, avec en particulier des ventes solides en Chine. L'indice Dow Jones a pris 113,35 points, soit 0,70%, à 16.314,67. Le Standard & Poor's-500, plus large, a en revanche cédé 0,90 point (0,05%) à 1.931,34 et le Nasdaq Composite a perdu 47,98 points (1,01%) à 4.686,50. Sur la semaine, le Dow abandonne 0,4%, le S&P-500 1,4% et le Nasdaq 2,9%. Par sa composition, le Dow Jones est nettement moins exposé que le S&P-500 et le Nasdaq aux valeurs liées aux biotechnologies. Ces dernières ont chuté durant toute la semaine, la pire depuis octobre 2008 pour l'indice des biotechs sur le Nasdaq, qui a cédé 5% vendredi et 13% sur la semaine. L'indice sectoriel de la santé sur le S&P-500 a pour sa part perdu 2,7% vendredi. Tout est parti lundi d'un message de Hillary Clinton sur Twitter, dans lequel la favorite des sondages pour l'investiture démocrate à l'élection présidentielle de 2016 dit son intention de s'attaquer aux "prix exorbitants" de certains médicaments spécialisés. "Le secteur est le même qu'il y a deux semaines et de mon point de vue, un secteur fondamentalement très performant", juge Eric Schmidt, de Cowen and Co à New York, en imputant cette chute à un phénomène d'entraînement. "Parfois, la vente entraîne la vente." Secteur en pleine effervescence depuis le début de l'année en raison des opérations de fusions-acquisitions et des perspectives de bénéfices offertes par les nouveaux traitements en cours de développement, les biotechs ont vu leur indice sur le Nasdaq fondre de 22% depuis un pic atteint le 20 juillet.
Google se replie La poursuite de leur chute vendredi a contre-balancé l'effet des éclaircissements fournis jeudi par Janet Yellen sur la politique monétaire de la Réserve fédérale. La Fed a désorienté les investisseurs la semaine dernière, pas tant en raison de sa décision, largement attendue, de ne pas relever les taux d'intérêt que par les justifications données à ce choix. La Fed avait alors évoqué les incertitudes pesant sur l'évolution de l'activité aux Etats-Unis en raison des nuages s'accumulant sur l'économie mondiale. Depuis, le S&P-500 a perdu 3%. La présidente de la Fed a cette fois clairement évoqué une hausse des taux d'ici la fin de l'année en soulignant qu'aux yeux des responsables de la Réserve fédérale, l'économie américaine paraissait suffisamment armée pour résister aux troubles extérieurs. "Le discours de Yellen a fourni un peu de clarté aux marchés", juge Robert Pavlik, responsable de la stratégie de marchés chez Boston Private Wealth en Floride. "Cela place le marché dans un état d'esprit un peu meilleur. Il comprend ce que la Fed va faire alors que les gens se grattaient la tête après la dernière réunion du comité de politique monétaire." Les propos de Janet Yellen ont trouvé un écho dans le relèvement des chiffres de la croissance américaine au deuxième trimestre, révisée à 3,9% en rythme annualisé. Cela a surtout profité aux valeurs financières, qui ont enregistré la plus forte hausse sectorielle du S&P-500 (+1,45%), avec des gains compris entre 1,65% et 2,89% pour Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Bank of America et Citigroup. Autre frein sur le S&P-500 et le Nasdaq, Google a perdu 2,25% à 640,15 dollars. La Commission fédérale du commerce (FTC) américaine tente de déterminer si le géant de l'internet s'est employé à entraver la concurrence par le biais de son système d'exploitation mobile Android, a déclaré vendredi une source au fait du dossier.
Paris finit la semaine en grande pompe grâce à la Fed La Bourse de Paris a fini la semaine en grande pompe avec un bond de 3,07%, redynamisée par une allocution de la présidente de la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen. L'indice CAC 40 a pris 133,42 points à 4.480,66 points, dans un volume d'échanges étoffé de 4,4 milliards d'euros. La veille, il avait nettement reculé de 1,93%. Sur les autres places européennes, la Bourse de Francfort a gagné 2,77% et celle de Londres 2,47%. Par ailleurs l'Eurostoxx a pris 3,11%. La cote parisienne a rompu dès l'ouverture avec trois séances de baisse sévère, rassurée par une allocution de Janet Yellen, qui a sorti les investisseurs du flou dans lequel elle les avait plongés lors la dernière réunion de l'institution monétaire américaine. "La Bourse de Paris enregistre un rebond sensible après les déclarations de Mme Yellen qui dit enfin ce que les marchés attendaient, à savoir que la vigueur de l'économie américaine est suffisante pour supporter une hausse des taux directeurs de la Fed et contrecarrer le ralentissement chinois", a expliqué Daniel Larrouturou, directeur délégué de Diamant Bleu Gestion. "C'est ce que les marchés attendaient la semaine dernière et (ce pourquoi ils) ont été déçus", a-t-il ajouté. "Ce discours apaisant a bien été accueilli par les opérateurs de marché et a aidé les principales places boursières européennes à reprendre de la hauteur", ont souligné les analystes de Saxo Banque. Mme Yellen a nettement remis à l'ordre du jour la perspective d'une hausse de ses taux d'intérêt avant la fin de l'année, tempérant le sentiment que le ralentissement de l'économie chinoise et les turbulences sur les marchés financiers avaient coupé la Fed dans son élan vers un premier relèvement des taux en 2015. Le rebond plus fort que prévu de la croissance de l'économie des Etats-Unis au deuxième trimestre est aussi venu conforter les propos rassurants de Mme Yellen sur l'économie américaine. La confiance des consommateurs américains a pour sa part reculé en septembre, mais conformément aux attentes. "Et cela reste un bon chiffre", a noté M. Larrouturou. Côté français, la confiance des ménages en septembre a atteint son plus haut niveau depuis huit ans. Ces éléments ont permis aux investisseurs de prendre un peu leur distance avec les turbulences des derniers jours liées aux craintes d'un ralentissement de la croissance mondiale et au scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen, qui a pris une dimension planétaire. Les valeurs du secteur automobile et ses sous-traitants ont réussi à relever la tête, malgré la nouvelle chute de l'action Volkswagen, qui a replongé peu après des déclarations du ministre allemand des transports révélant l'ampleur de la fraude du constructeur automobile en Allemagne. Renault a pris 2,18% à 65,22 euros, Peugeot 0,69% à 13,10 euros, Valeo 5,36% à 118,00 euros, Faurecia 2,04% à 27,80 euros et Plastic Omnium 6,37% à 21,45 euros. En revanche, Zodiac Aerospace (-6,79% à 19,76 euros) a été pénalisé par la volonté d'American Airlines de revoir une commande de sièges haut de gammes, qui pourrait être confiée en partie à un autre fournisseur. Trigano (+5,73% à 41,67 euros) a bénéficié pour sa part d'une hausse de 20,5% de son chiffre d'affaires annuel. Accor a gagné 3,97% à 42,46 euros. Selon Les Echos, le groupe envisage de regrouper jusqu'à 80 de ses établissements européens dans une nouvelle foncière, dont le capital pourrait être ouvert à des partenaires extérieurs. Solocal Group est monté de 2,76% à 0,22 euro après être entré en négociation exclusive en vue de la cession de la régie publicitaire sur internet Horyzon Media à son co-fondateur et directeur général, Eric Aderdor. Rougier a perdu 3,84% à 29,80 euros. Le groupe a annoncé un petit bénéfice net au premier semestre et une modification de son équipe dirigeante.