Beaucoup de flou et peu de concret entoure le projet de l'Union méditerranéenne, proposé par le Président français, Nicolas Sarkozy. Lors de sa visite en Algérie, Nicolas Sarkozy n'a pas ménagé d'efforts pour plaider à la création d'une union supranationale, proposée aux pays bordant la mer Méditerranée. Après la position mitigée de l'Algérie, la chancelière allemande, Angela Merkel a fait part, jeudi dernier à l'Elysée, de son scepticisme et de son rejet de ce projet. "La coopération de l'Union européenne avec les pays de l'espace méditerranéen doit être ouverte à tous les pays de l'UE et approuvée par tous", a-t-elle dit. Sinon, cela pourrait "libérer dans l'UE des forces explosives, et je ne le souhaite pas", a ajouté Mme Merkel. Cependant, M. Nicolas Sarkozy s'est montré rassurant, en expliquant à la chancelière qu'"il ne s'agit pas de faire une deuxième Europe" et que le statut de l'Union méditerranéenne serait celui d'une coopération intergouvernementale active portant sur des projets économiques, écologiques, démographiques et sécuritaire. Il s'agit de créer des solidarités concrètes en reportant à plus tard les questions institutionnelles, conformément à la démarche des pères de l'Europe qui, en 1951, ont commencé par créer la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). En outre, le Président français qui fait du projet de l'union méditerranéenne son cheval de bataille de la politique étrangère de la France, semble oublier qu'un partenariat Euro-Med a été créé en 1995 à Barcelone à l'initiative de l'Union européenne (UE) ainsi que dix autres États méditerranéens. Ce partenariat n'a pas donné les résultats attendus, à cause des conflits politiques entre les pays du pourtour de la Méditerranée, entre autres, le conflit au Proche-Orient et du Sahara occidental. Le projet l'Umed, porte-t-il des solutions équitables et justes au problème du Sahara occidental et au conflit au Proche-Orient ?. Pas sûr, par ce que les domaines prioritaires de cette union sont, l'énergie, la lutte contre le terrorisme, l'immigration et le commerce. Par ailleurs, lors de sa visite à Bruxelles, le chef de la diplomatie égyptienne, M. Ahmed Aboul Gheit, a émis des doutes au sujet de l'Union méditerranéenne prônée par Nicolas Sarkozy. Enfin, la réticence est affichée par les pays du Sud au projet de l'Union méditerranéenne. Quant aux pays du nord de la Méditerranée, ils expriment leurs inquiétudes de voir l'Europe se diviser en compromettant le développement de l'Europe de l'Est. La création de l'Union méditerranéenne est un projet pas très clair. Cette union ne doit pas s'arrêter à la coopération économique, mais elle doit toucher aussi le volet politique et socioculturel dans les pays du pourtour méditerranéen, ainsi que l'implication des populations.