Le président de l'Association nationale des exportateurs Algériens (ANEXAL), Ali Bey Nasri intervenait, mardi matin, à l'émission L'Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio algérienne pour énumérer des propositions visant à asseoir la naissance d'une économie hors hydrocarbures. Pour réussir cet objectif, il appelle à passer au " stade de l'action ", rappellant au passage qu'une rencontre consacrée à la relance économique, avait sérié une quarantaine de filières à promouvoir lesquelles n'attendent plus qu'à être " coordonnées et traduites sur le terrain ". " D'abord, souligne-t-il, il s'agit de produire en utilisant les avantages comparatifs du pays ". Il cite à cet effet l'exemple du gaz, exporté à l'état brut, dont la valorisation pourrait, selon lui, permettre de substituer pour un milliard de dollars de dérivés les importations et d'asseoir en même temps une industrie exportatrice de ces produits. L'intervenant considère, par ailleurs, qu'avant de prétendre exporter, il faut au préalable " être compétitif chez soi ". Pour asseoir cette compétitivité et obtenir de la valeur ajoutée, le pays utilisant beaucoup d'inputs importés, il préconise d'aller vers une industrie à haute valeur ajoutée. Pour appuyer ses propos il énumère les nombreuses potentialités minières dont le phosphate que recèle l'Algérie, mais également les filières mécaniques, électromécanique, chimique, pharmaceutique et agricole, " demandant, toutes, à être valorisées ". Diversifier, densifier, améliorer la compétitivité du pays, " là est le défi à relever ", souligne le président de l'ANEXAL, observant que le problème " chez nous ", réside dans la façon dont on construit la décision économique et de lui donner corps. Et de s'interroger : " Comment est construite cette décision ? Comment est-elle concrétisée ? On n'en sait rien, puisqu'elle n'est pas du tout appliquée ", note-t-il avec dépit. Revenant aux nombreuses décisions arrêtées, en 2011, par une Tripartite organisée " pour mettre le cap sur l'exportation ", et dont seule une dizaine a été appliquée, M. Nasri appelle à poser la question " au pouvoir chargé de les faire appliquer, pas à nous ". Faisant référence aux récents travaux du Conseil national sur le commerce extérieur, " nous y avons, relève-t-il, sérié 44 propositions ". Et de questionner : " lesquelles parmi elles ont été appliquées sur le terrain ? ". Pour lui, " le mal c'est la bureaucratie, ajoutée aux lenteurs constatées dans les prises de décisions ". " Il faut, assène-t-il, passer enfin du " temps administratif " à celui du " temps économique ", c'est-à-dire " à l'efficacité des actions sur le terrain ".