La décision d'élaborer et de mettre en œuvre une nouvelle stratégie industrielle part d'une réalité fondamentale. L'Algérie risque de perdre des pans entiers de son industrie du fait que ses entreprises industrielles sont totalement déstructurées. Elles ne peuvent, dans les conditions actuelles de la mondialisation de l'économie, s'intégrer à celle-ci en n'en retirant que des dividendes. Leur entrée considérée comme incontournable et fatalement obligatoire en confrontation avec leurs homologues étrangères ne va pas se faire sans grands dommages. Il n'est pas trop concevable qu'elles puissent réellement bénéficier de la possibilité d'un partenariat avec ces dernières car la concurrence, qu'on le veuille ou non, prendra la forme d'une guerre sans pitié où les plus vulnérables disparaissent. Il est apparu d'ailleurs que le processus de privatisation, bien qu'il soit assez avancé au regard des objectifs fixés, a révélé l'obligation pour les entreprises, de bénéficier d'un programme de mise à niveau pour qu'elles puissent entrer en concurrence et même en partenariat avec les entreprises étrangères. La décision de mettre en œuvre une nouvelle stratégie procède également du constat que depuis l'arrêt du processus d'industrialisation, l'Algérie n'a aucune nouvelle stratégie en la matière. Il y a eu une restructuration des entreprises publiques, une séparation par fonction, une multiplication des entreprises par division des entreprises mères, mais pas de stratégie cohérente. La décennie 90 a été celle des fermetures des entreprises, des compressions pratiquement massives des personnels. L'absence de stratégie en matière d'emploi, en matière d'industrialisation, a placé le pays dans une situation où pratiquement il a tout à importer pour sa consommation et pour son confort. En dehors de Sonatrach, il n'y a pratiquement pas d'entreprises performantes capable d'affronter la concurrence et de participer avec efficacité au développement du pays. La stratégie d'industrialisation est conçue pour remédier à toutes ces anomalies.