La question du patriotisme économique refait surface, une nouvelle fois, sur la scène économique algérienne afin d'apporter une solution à la dégradation, d'une année à une autre, du secteur industriel en Algérie, dont la production ne dépasse pas les 0,8%, Sans oublier l'absence d'un niveau élevé des entreprises capables déjà de produire, d'exporter et surtout de résister à la concurrence extérieure.Cette fois-ci , c'est le président du Conseil consultatif de la petite et moyenne entreprise (PME), Zaïm Bensaci, qui suggère le retour du patriotisme économique, tout en expliquant qu'il ne faut pas confondre patriotisme économique et protectionnisme. Car, selon lui, ce sont deux choses totalement différentes. L'optimisme exprimé par l'invité de la Chaîne III de la Radio nationale est lié au fait que le patriotisme économique est un point d'actualité, expliqué par le retour d'Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement qui, selon lui, favoriserait le patriotisme économique. Toutefois, il a précisé que le patriotisme doit aussi bien impliquer, outre les pouvoirs publics, le consommateur.Les arguments apportés par Bensaci pour justifier son optimisme quant au retour du patriotisme économique, sont, à titre d'exemple, la signature d'un accord entre la SNVI et Naftal pour la vente d'un lot de Véhicule utilitaire. Dans ce contexte, il a souligné que le patriotisme économique consiste d'abord à faire prévaloir la production nationale sur tout ce qui est importé. Cependant, afin de garantir ce patriotisme économique dans la conjoncture actuelle de l'économie nationale, c'est l'État qui doit intervenir "directement" pour que l'entreprise nationale progresse, se développe et pour qu'elle puisse répondre à une demande intérieure, nationale et éviter tout ce qui pourrait être importé. C'est le rôle de l'Etat en tant que stratège et régulateur. Tout en précisant que "cela dit, il ne faut pas confondre ce terme avec le protectionnisme qui, lui, vise à bloquer la concurrence extérieure". Tout en regrettant , la déstructuration d'une grande partie des entreprises nationales qui a été très néfaste à l'économie nationale, il a expliqué que les grands groupes qui existaient, notamment dans le domaine industriel, ont disparu ajoutant que toutes les usines de sous-traitance ont aussi disparu. Le résultat de cette politique de la déstructuration d'une grande partie des entreprises nationales est, selon le président du Conseil consultatif de la PME, que l'Algérie est devenu un pays importateur et non pas producteur. Dans ce cadre, il a souligné que cette déstructuration a coûté très cher aux caisses de l'Etat et aujourd'hui l'Algérie est un pays sans industrie. A partir de ce constat, Bensaci a suggéré de mettre en œuvre ce patriotisme économique pour dynamiser et reprendre entièrement ces grosses unités industrielles.D'autre part, il a insisté sur le rôle du secteur privé en soulignant qu'il a droit au même traitement que celui accordé au secteur public. Interrogé sur ce qu'on appelle dans les milieux économiques les entreprises championnes, il a souligné qu'en Algérie, le seul champion (public) dans ce domaine est bien Sonatrach. S'agissant de la mise à niveau des entreprises, il a évoqué la dualité de tutelle entre le ministère de la PME et celui de l'Industrie. Une situation qui entrave le dynamisme et le décollage des PME. Et afin de faire face, il faut, selon lui, que le gouvernement choisisse. Soit il la met exclusivement sous la tutelle du ministère de la PME en lui donnant tous ses moyens et ses pouvoirs pour mener à bien ses attributions, soit le gouvernement prend une autre décision et confie à un autre département cette mission.