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Attaque contre l'avion SU-24 Russe : Un acte prémédité de la Turquie ?
Publié dans Le Maghreb le 28 - 11 - 2015

Entre la base aérienne russe Hmeymim en Syrie, et le centre de planification au Qatar de la coalition anti-Daesh dirigée par les Etats-Unis (qui inclut la Turquie) il existe une ligne directe d'information mutuelle fonctionnant 24heures/ 24. Une ligne directe d'information et de coordination existe entre la base aérienne russe de Hmeymim et la base aérienne turque d'Incirlik, d'où opèrent les avions américains bombardant l'EI. Conformément au protocole conclu il y a un mois entre la Russie et les Etats-Unis sur l'utilisation de l'espace aérien syrien, la Russie a annoncé quelques heures avant toute la trajectoire prévue des avions russes de bombardement pour la journée du 24 novembre. L'information est arrivée à la fois au centre du Qatar et à la base aérienne turque d'Incirlik. Donc, la Turquie, comme les Etats-Unis, savaient, quelques heures avant, que l'avion Su-24 russe allait agir dans la zone frontalière et savaient quel objectif était attaqué. Par conséquent, la Russie a raison quand elle dit que son avion n'a pas pu entrer dans l'espace aérien de la Turquie et que l'attaque était préméditée par Ankara. Il a été établi que les contrôleurs aériens turcs n'ont pas notifié l'équipage de l'avion russe d'une violation de l'espace aérien turc, comme l'ont affirmé les autorités turques, pour la bonne raison que l'espace aérien turc n'a pas été violé. Le capitaine Konstantin Murakhtin, le navigateur de l'avion abattu, a déclaré que son avion ne pouvait pas violer l'espace aérien turc et qu'il n'y avait eu aucune conversation radio avec les Turcs. Et le F-16 de la Turquie, au lieu de faire un tir de sommation avec le canon de bord, a lancé un missile air-air directement contre l'avion russe, ne lui donnant aucune chance d'en réchapper. Dans ce cas, la seule violation de l'espace aérien a été faite par le missile air-air lancé à partir du F-16 turc. La violation de l'espace aérien a été celle de la Syrie, l'avion russe étant tombé à 4,5 km à l'intérieur du territoire syrien.
LES PILOTES MILITAIRES TURCS : UN SENS DE L'HONNEUR D'UN NIVEAU DE CELUI DE DAESH ?
Bien que les Etats-Unis se soient disculpés en niant toute implication dans l'attaque contre le bombardier russe, la Turquie n'aurait pas violé les procédures internationales, si elle n'avait pas eu la garantie de Washington qu'il ne lui arriverait rien. La preuve en est que, aussitôt après avoir abattu l'avion russe, les Turcs se sont dépêchés d'aller se cacher derrière l'OTAN, c'est-à-dire derrière les Etats-Unis, qui s'est mise à parler d'agression commise par la Russie sur le territoire de la Turquie. Avec le positionnement du croiseur Moskva, équipé de missiles de type AA S-300, près de Lattaquié, la situation sur le terrain change. Les Russes peuvent omettre (intentionnellement) d'informer les Américains et les Turcs sur certains trajets de leurs avions, près de la frontière avec la Turquie. Il reste à voir si la Turquie va agir comme dans le cas du Su-24, ou si un F-15 américain sera envoyé pour l'interception. Une des situations où il est considéré qu'un avion a utilisé, sans autorisation, l'espace aérien d'un Etat signataire de la convention de Chicago, est l'entrée dans l'espace aérien de cet Etat, sans l'autorisation donnée par des organes appropriés (autorités de l'aviation civile pour les avions civils, Ministère de la Défense pour les avions militaires). Dans ce cas, les moniteurs au sol déterminent la position de l'avion, en essayant de l'identifier et d'établir les liens radio pour transmettre les informations à l'équipage de l'avion. S'il est impossible d'établir la liaison radio avec l'avion et qu'il continue à utiliser l'espace aérien non autorisé d'un Etat ou si l'équipage ne respecte pas les directives reçues des organismes de la circulation aérienne, s'ensuit alors l'interception avec des avions militaires. Le but de l'interception est l'identification visuelle de l'avion utilisant l'espace aérien non autorisé, pour le diriger et l'escorter en dehors de l'espace aérien de cet Etat. Si, après avoir effectué ces étapes, l'avion refuse toujours d'obtempérer, les avions d'interception peuvent faire des tirs de sommation contre lui. Le tir de sommation se fait exclusivement avec des armes d'artillerie (dans le cas du F-16 turc, avec le canon de bord M61A1-Vulcan, cal. 20mm) pour avertir l'équipage de l'avion utilisant l'espace aérien non autorisé, sans qu'il soit touché. Si après le tir de sommation, l'avion persiste et refuse de changer la direction de vol pour quitter l'espace aérien non autorisé, les intercepteurs militaires peuvent procéder à des tirs de destruction. En bref, les avions qui violent l'espace aérien d'un Etat, sont identifiés visuellement et escortés hors site par des avions de chasse. C'est uniquement lorsqu'ils présentent un danger imminent que l'on prend la décision de les abattre. Pendant tout le vol, l'avion russe a été à au moins 10-20 secondes de l'espace aérien de la Turquie, une région montagneuse où la frontière est très sinueuse et qu'il est difficile de repérer visuellement à haute altitude. À partir des images radar, l'aviation Turquie note que l'avion Su-24 russe a volé parallèlement à la frontière turco-syrienne; il n'y avait donc aucune intention de pénétration frontale en profondeur dans l'espace aérien de la Turquie, et, au moment du décollage des avions de chasse turcs russe, le Su-24 russe avait déjà largué les bombes qu'il avait sur les ailes et était désarmé. Dans l'image ci-dessous, la ligne rouge est la trajectoire de l'avion Su-24, la ligne grise montre l'évolution de l'avion intercepteur F-16 C turc. La frontière de la Syrie avec la Turquie est de couleur bleue. Comme un ancien pilote la chasse, je peux dire qu'entre les pilotes militaires, quel que soit le pays ou les traités, il y a toujours un esprit chevaleresque, de solidarité et de respect mutuel. Le pilote turc qui a abattu l'avion Su-24 russe est un lâche. Il n'a jamais effectué l'identification visuelle de l'avion russe et n'a pas fait de tir de sommation avec le canon de bord. Après avoir manoeuvré pour atteindre une altitude où son radar avait une portée maximale, le pilote turc a encadré l'avion russe (probable à 60 km de distance) et lancé le missile AIM-120 AMRAAM. Un vrai pilote de chasse n'aurait jamais abattu un avion non armé, qui ne cherche pas à aller à sa rencontre, mais évolue de gauche à droite dans une direction perpendiculaire à la sienne, et ne représentent aucune menace pour la Turquie. Profitant de la faiblesse des autorités syriennes, confronté à une guerre civile en Juin 2012, la Turquie a déplacé unilatéralement la frontière syrienne de 8 km vers le sud, dans le territoire de la Syrie. Le motif invoqué pour cette décision illégale a été le besoin d'un espace tampon qui permettra à la Turquie de mieux se défendre contre les infiltrations des terroristes islamistes opérant en Syrie. La modification de la frontière de la Turquie, non reconnue par l'ONU, a été tacitement acceptée par ses alliés de l'OTAN (USA, Espagne, Pays-Bas, Allemagne) qui ont envoyé des batteries de missiles AA Patriot dans le sud de la Turquie, pour couvrir la zone tampon. A partir de cette occupation abusive par la Turquie d'une partie du territoire de la Syrie, je me demande si le fait d'abattre l'avion Su-24 russe qui évoluait précisément dans cet espace tampon n'a pas été une provocation minutieusement planifiée par le président Erdogan, afin d'engager l'OTAN dans une confrontation militaire avec la Russie.


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