Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir hier suite au déploiement de soldats turcs sur le territoire de l'Irak, a annoncé une source au sein de l'ONU. "La Russie a convoqué une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU suite au déploiement par la Turquie de militaires sur le territoire irakien", a communiqué la source. Selon les autorités irakiennes, le 4 décembre, un bataillon blindé turc est entré dans la province irakienne de Ninive sous prétexte d'y entraîner les détachements kurdes combattant les terroristes. Les ministères irakiens des Affaires étrangères et de la Défense ont qualifié la présence des militaires turcs d'"action hostile" qui n'a pas été concertée avec les autorités irakiennes. Ce dimanche, le premier ministre irakien Haïder al-Abadi a déclaré que l'Irak avait le droit d'utiliser toutes les options à sa disposition, y compris recourir au Conseil de sécurité de l'Onu, si la Turquie ne retirait pas ses forces armées sous 48 heures. Lundi il a déclaré que la Turquie avait 24 heures avant que les autorités irakiennes ne présentent le problème devant le Conseil de sécurité de l'Onu.
Ankara n'envisage pas de retirer ses troupes Ankara n'envisage pas de retirer ses troupes du territoire irakien, malgré l'ultimatum de Bagdad. Un représentant haut placé du gouvernement turc qui avait communiqué cette information a précisé que "cette question ferait encore l'objet de discussions, mais les troupes resteraient probablement en Turquie". "Cela va dépendre des discussions mais à l'évidence, nous le savons de nos officiers sur le terrain, des exigences des différents groupes là-bas et de l'état de nos discussions avec le gouvernement central (de Bagdad) et avec les autorités régionales du Kurdistan, elles vont rester", a poursuivi ce haut responsable gouvernemental qui s'exprimait devant la presse sous couvert de l'anonymat. Le 4 décembre, il a été annoncé qu'une unité de blindés turque avait été déployée dans le nord de l'Irak, aux environs de la ville de Mossoul contrôlée par les djihadistes de l'Etat Islamique. L'objectif déclaré de la mission est de préparer les milices locales aux combats contre Daech. Selon Ankara, ce mouvement de troupes constitue une "rotation normale" qui s'inscrit dans le cadre d'un programme d'entraînement des forces armées kurdes, les fameux "peshmergas", et de combattants arabes sunnites de la région hostiles à l'EI. Néanmoins, le ministère des Affaires étrangères turc a qualifié l'opération d'Ankara d'invasion. Les officiels turcs n'ont pas réussi à persuader Bagdad que leur intention n'était pas de mener une opération terrestre ni de déployer de contingents supplémentaires. Lundi, le premier ministre irakien Haïder al-Abadi a exigé que la Turquie retire immédiatement ses troupes du territoire irakien et lui a rappelé qu'elle ne disposait que de 24 heures avant que les autorités irakiennes ne présentent le problème devant le Conseil de sécurité de l'ONU.