L'inflation, c'est-à-dire la progression des prix à la consommation sur une période de douze mois, est retombée à un niveau nul en France en novembre, en raison notamment d'un nouveau recul des prix de l'énergie, a annoncé l'Insee. Les prix à la consommation, qui avaient très légèrement augmenté en octobre (+0,1%), ont baissé sur un mois de 0,2%, a précisé l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué. En variation annuelle, l'inflation est ainsi retombée à 0,0%, alors qu'elle se trouvait encore en territoire positif (+0,1%) à la fin du mois d'octobre. Les prix hors tabac se sont également tassés de 0,2% sur un mois, et sont stables sur un an. Le repli de novembre, "en partie saisonnier", s'explique principalement selon l'Insee par un recul "des prix des services de transport et des produits alimentaires frais", ainsi que par une nouvelle baisse "des prix de l'énergie". Dans le détail, les prix des services ont diminué de 0,2% au cours du mois écoulé, essentiellement du fait des services liés au tourisme et du tarif des transports aériens, qui ont enregistré en novembre une baisse de 8,4% (-3,5% sur un an). Les prix de l'alimentation ont également légèrement baissé au cours du mois passé, "en raison du repli, assez général, des prix des produits frais" (-2,0%), souligne l'Insee. Sur un an, ils restent néanmoins en territoire positif (+0,8%). Les prix de l'énergie ont quant à eux reculé pour le sixième mois consécutif (-0,5%, -6,0% sur un an), essentiellement du fait d'une nouvelle baisse des prix des produits pétroliers (-0,9%, -11,9% sur un an). Les prix des produits manufacturés, enfin, ont légèrement diminué (-0,1%, -0,6% sur un an). Selon l'Insee, l'inflation dite "sous-jacente", calculée en excluant les prix des marchandises les plus volatils, reste positive, à +0,7% en glissement annuel, soit un rythme équivalent à celui d'octobre. L'inflation molle ou nulle, voire la baisse des prix en variation annuelle, est un phénomène quasiment généralisé en zone euro. La Banque centrale européenne s'efforce, jusqu'ici sans succès, de ranimer les prix pour éviter que la région ne tombe en déflation, un phénomène de baisse généralisée des prix et des salaires, sur fond de stagnation voire de récession économique. Selon Clémente de Lucia, économiste chez BNP Paribas, l'inflation "devrait remonter en début d'année prochaine", mais de façon très limitée, au regard de l'évolution des prix du pétrole, qui ont atteint mercredi à New York leur plus bas niveau depuis 2009. "L'atonie du marché du travail, l'inflation salariale réduite, la concurrence renforcée entre entreprises et les efforts pour accroître la compétitivité pour récupérer des marchés" devraient ainsi contenir la hausse des prix à un faible niveau, ajoute-t-il.
Coup d'arrêt de l'emploi marchand Après un bon deuxième trimestre, l'économie française a arrêté de créer des emplois au troisième trimestre dans le secteur marchand (-900, -0,0%), malgré de bons chiffres dans l'intérim, selon des données définitives publiées par l'Insee. Dans son estimation publiée mi-novembre, l'Institut national de la statistique, plus optimiste, s'attendait à 14 900 créations de postes. Selon les résultats définitifs, le secteur tertiaire hors intérim n'a finalement pas créé autant d'emplois que prévu: +7 500 postes au lieu des +20 200 annoncés. "Le rythme des créations d'emploi dans le secteur tertiaire marchand ralentit", note l'Insee. Pour le reste, les tendances se sont confirmées. L'emploi intérimaire a poursuivi sa hausse (+16 400, +3,0%), tandis que l'industrie (-14 600, -0,5%) et la construction (-10 200, -0,8%) ont continué de chuter. L'emploi marchand (hors agriculture et secteur public) reste en hausse sur un an, avec 37 600 créations de postes (+0,2%), grâce notamment aux 28 400 nouveaux postes créés l'été dernier. Sur un an, les services ont gagné 75 000 postes et l'intérim 49'200. De leur côté, les usines ont détruit 41 400 emplois et les chantiers de construction 45 200. S'ils sont moins bons qu'attendu, les chiffres du troisième trimestre ne sont pas illogiques, puisque sur la même période, l'autre indicateur de l'Insee, le taux de chômage, a augmenté de 0,2 point, pour atteindre 10,2% de la population active en métropole, son plus haut niveau depuis 1997. Quant au nombre de chômeurs recensés par Pôle emploi, il n'a que très légèrement baissé entre juillet et septembre (-5 700), avant de repartir en très nette hausse en octobre (+42 000). Ces indicateurs très fluctuants ne font pas perdre espoir à la ministre du Travail Myriam El Khomri. Ils sont signe de reprise, car les demandeurs d'emploi font, dans un premier temps, des allers/retours entre contrats courts et chômage, selon elle. "Je ne peux pas vous dire quand nous aurons une baisse durable, mais ce que je peux dire, c'est que pour faire baisser le chômage, il faut deux préalables : la croissance et que l'économie crée de l'emploi. Et les deux préalables, ils sont là", avait-elle assuré après les mauvais chiffres d'octobre. Son ministère estimait alors que "la tendance se dirigeait vers une stabilisation du nombre de chômeurs en fin d'année" et espérait "que la baisse s'enclencherait en 2016".