L'emploi salarié a baissé de 0,1% en France au troisième trimestre, avec 10 800 postes détruits dans les secteurs principalement marchands, annonce l'Insee. Ce chiffre, faisant suite à un recul de 0,2% au deuxième trimestre, confirme la dégradation du marché du travail et jette une ombre sur la hausse inespérée de 0,1% du produit intérieur brut annoncée au même moment par l'Insee. Les destructions d'emplois sont, toutefois, moitié moindres qu'au deuxième trimestre, dont le chiffre a été révisé à 27 500 au lieu d'une précédente estimation de 28 800. Sur un an, la hausse de l'emploi salarié dans les secteurs principalement marchands (hors agriculture et secteur public) est ramenée à +0,4% avec 16 029 000 personnes occupées, selon le communiqué de l'Institut national de la statistique. Par rapport au deuxième trimestre, l'emploi salarié a baissé de 0,4% dans l'industrie mais il est resté stable dans les services et a même progressé de 0,4% dans la construction. Sur un an, l'emploi diminue de 1,4% dans l'industrie mais augmente de 0,8% dans le tertiaire et de 2,3% dans la construction. Dans l'intérim, qui fait office de variable d'ajustement à la conjoncture, l'emploi a chuté de 4,5% sur trois mois et de 10% sur un an. En tout, ce sont 27 900 postes intérimaires qui ont été perdus au troisième trimestre après 48 500 au deuxième, ce qui a eu pour effet de gonfler le nombre d'inscrits à l'ANPE (+41 000 en août, + 8 000 en septembre). Les données de l'Insee sont préliminaires et corrigées des variations saisonnières. Elles seront révisées le 19 décembre. Le salaire mensuel augmente de 0,7% Alors que 47 800 emplois avaient été créés au premier trimestre, le solde n'est plus maintenant que de 9 500 sur les neuf premiers mois de l'année compte tenu des baisses des deuxième et troisième trimestres. A titre de comparaison, donc, 310 000 emplois avaient été créés, en 2007, parallèlement à une croissance du PIB de 2,1%. En octobre, l'Insee avait annoncé prévoir la destruction de 29 000 emplois sur l'ensemble de l'année en conséquence du ralentissement économique, qui, selon l'institut, fera monter le taux de chômage à 7,4% en fin d'année en France métropolitaine contre 7,2% au deuxième trimestre. Le taux de chômage du troisième trimestre sera connu le 4 décembre. L'économie française n'a plus détruit d'emplois en année pleine depuis 2003. Le projet de budget 2009, présenté fin septembre par le gouvernement, anticipait 34 000 créations nettes d'emplois cette année - pratiquement dix fois moins qu'en 2007 - et 50 000 en 2009, mais ces chiffres devraient être revus en forte baisse à l'image des prévisions de croissance. Le budget 2009 a, en effet, été initialement bâti sur une hypothèse de croissance de 1% mais le gouvernement ne table plus que sur une hausse du PIB comprise entre 0,2% et 0,5%. Sachant qu'un point de croissance du PIB se traduit grosso modo par 100 000 créations d'emplois, une croissance même de 0,5% réduirait à néant les espoirs d'une évolution positive de l'emploi salarié en 2009. Parallèlement à ces statistiques, le ministère de l'Economie a fourni des données sur les salaires. Dans les entreprises de dix salariés ou plus de l'ensemble de l'économie hors agriculture et hors emplois publics, l'indice du salaire mensuel de base a progressé de 0,7% au troisième trimestre 2008 et de 3,0% sur un an, alors que l'inflation (hors tabac) est restée stable sur la même période et a augmenté de 3,0% également sur un an. L'indice du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO) a progressé pour sa part de 0,7% au troisième trimestre 2008 et de 3,2% sur un an.