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" Il une volonté de déstabiliser non seulement l'Algériemais toute la région pour des dessins inavoués" Ghalib Bencheikh, président de la conférence mondiale des religions pour la paix
"La tradition religieuse fait l'objet d'une idéologisation d'une manipulation et d'une instrumentalisation. Il ne faut pas s'étonner que les petits esprits puissent amalgamer et confondre la tradition religieuse faite de bonté de miséricorde et l'Islam avec le comportement inacceptable de ces criminels". Ces propos sont de M. Ghalib Bencheikh, président de la conférence mondiale des religions pour la paix en réaction au double attentat terroriste perpétré mardi à Ben Aknoun et Hydra. Le professeur Bencheikh pense que l'islam n'exclut personne. "En revanche, tout ce qui va dans le sens de la promotion de la dignité humaine et de la fraternité universelle, est de mon point de vue, le véritable islam. Ce qui va dans le sens des tueries, de la barbarie et du crime, cela n'a rien à voir avec l'islam". Ceux qui ont une compréhension erronée des préceptes de la religion et surtout les aventuriers, les manipulateurs, etc., , sous prétexte de vouloir instaurer un Etat islamique, pervertissent la religion et la révélation coranique. Commentant la naissance de certaines doctrines, entre autres, le salafisme et le djihadisme, M. Ghalib Bencheikh en fait deux lectures. "Aucun musulman sérieux, authentique, sincère ne peut agir de la sorte, et cela ne peut être que de la manipulation. Et il y a la démission des imams des mosquées, des théologiens pour condamner le condamnable, pour enseigner et instruire. On ne peut pas et on ne doit pas se prévaloir d'un idéal religieux pour semer la terreur, on ne doit pas manipuler la religion. Nul n'est autorisé à émettre des fetwas, s'il n'a pas la compétence théologique et intellectuelle derrière, aujourd'hui nous récoltons le fruit de cette démission". Il estime que derrière la naissance de ces doctrines il y a le nihilisme et une fuite en avant et une conception de la vie, de la politique, de la vie en société, de l'éthique qui n'a rien à voir avec ce que nous partageons, nous autres qui croyons et avons la faiblesse de nous dire être des hommes et des femmes de bonne volonté épris de paix et de justice. "Il se peut aussi qu'il y ait, un sombre complot pour déstabiliser non seulement l'Algérie mais toute la région pour des dessins inavoués". Ce théologien affirme que ces doctrines qui vont à l'encontre de la religion sont le résultat de la méconnaissance du véritable islam, mais aussi "et ce n'est pas pour excuser au contraire, le délaissement, la non-répartition des richesses, la non-préparation de l'Algérien en l'occurrence, il y a donc des individus à l'esprit fragile, qui sombrent facilement dans ce genre d'aventure qui mène au meurtre et à la barbarie". "Comme le traumatisme est terrible, quand on n'arrive pas à assumer les échecs de l'éducation, de l'école, de l'instruction, de la connaissance, de la réforme même d'un rapport avec la religion, on essaie de porter sur autrui ce travail que nous aurions dû faire et que nous devons faire maintenant", dit-il encore. A son avis, il existe depuis quelques décennies une doctrine qui veut instaurer l'Etat islamique, la charia de Dieu, etc., parce qu'avec cela il y aura beaucoup plus de justice sociale. "Cela a dégénéré, malheureusement. Ce sont les raisons internes et les facteurs endogènes à la communauté islamique ou à la Ouma. En plus, en Algérie, hélas les rapports internationaux qui ne respectent pas la légalité internationale, utilisent comme moyen l'objet de la résistance (la résistance est légitime. Palestine, Irak). Cette résistance légitime est parrainée par des doctrinaires, des illuminés ou tout simplement par des manipulateurs". Pour combattre ce fléau, M. Ghalib Bencheikh lance un appel à la résistance du peuple algérien et à l'insoumission devant ces intimidations. "Il ne faut pas se laisser faire. Il faut que le peuple algérien prenne l'initiative de la manière la plus éclatante dans sa solidarité et son refus du terrorisme". Du point de vue de la religion, il considère le comportement d'El Qaïda en soulignant qu'"on ne peut pas dire que c'est un comportement de croyants, on ne peut pas dire que c'est un comportement d'humanistes, on ne peut pas dire que c'est un comportement de résistants, ce n'est rien que des crimes, c'est la barbarie, ce sont des criminels qu'il faut pourchasser et il faut que la justice intervienne".