La coopération entre l'Algérie et la Banque mondiale (BM), se matérialise, dorénavant, par le lancement de l'assistance technique remboursable. Ce type d'assistance technique est actuellement en cours dans trois domaines. M. Théodore Ahlers, directeur du département Maghreb à la Banque mondiale (BM), a noté, jeudi, dans une déclaration à la Chaîne III de la Radio nationale qu'un des instruments principaux de la coopération entre les deux parties, c'est justement cette assistance technique remboursable. Celle-ci d'adresse particulièrement à la Caisse nationale d'équipement et de développement pour " renforcer sa capacité d'évaluation des grands projets d'investissement ". Il citera dans ce contexte les chantiers lancés dans les villes d'Annaba, Constantine et Oran et ce, dans le domaine de la distribution de l'eau. I l évoquera également le contrat signé avec la Sonatrach pour une assistance pour ce qui est des procédures de passations des marchés. " Dans le cas de ce contrat, c'est un appui à la Sonatrach pour les procédures de passations de marchés ". Il estime que la Sonatrach a bien reconnu que l'utilisation de l'appel d'offres pour les passations des marchés, est un instrument pour assurer l'acquisition des meilleurs services, des meilleurs produits à moindre coût et pour assurer la transparence pour la Sonatrach, comme pour l'ensemble des entreprises du secteur public de manière générale. Il explique que les trois enjeux identifiés dans cette stratégie reposent sur un certain nombre de questions et de réponses. " Comment utiliser au mieux les ressources financières provenant des recettes pétrolières. Comment créer davantage d'emplois, avoir un climat des affaires plus propice aux investissements privés, et troisièmement, comment accroître la qualité et la disponibilité des services auprès de la population algérienne ", note-t-il. De son avis, ces trois grands enjeux restent très importants. " Je pense qu'il y a un progrès dans les trois domaines, il reste certainement beaucoup à faire, nous continuerons surtout dans le cadre de cette même stratégie, d'être plus efficaces du côté de la Banque mondiale pour que l'Algérie aille de l'avant et d'accélérer la mise en place des mesures liées à ces trois enjeux et peut-être le plus global, qui est la création d'emplois ", a-t-il affirmé. Le directeur du département du Maghreb à la B M souligne, par ailleurs, l'importance du " climat des affaires en Algérie ". "Sur les grands enjeux de la question du développement, notamment la création d'emplois, l'Algérie peut avoir une forte croissance hors hydrocarbures. En ce qui concerne spécialement le climat des affaires, je pense qu'il est évident qu'il y a une amélioration, mais cette amélioration est peut-être timide ". De son point de vue, il faut essayer d'accélérer les réformes. Il cite en exemple un classement établi il y a quelques mois qui fait ressortir en matière de climat des affaires et dans le rapport du développement récent et des perspectives que l'Algérie est classée plutôt de manière pas très favorable dans ces indicateurs. " Les progrès réalisés en rapport avec ce classement entre 2000 et 2005 sont également faibles ", ajoute-il. Il reconnaît malgré tout, qu'il y a des progrès, mais il faut accélérer la mise en place des mesures pour renforcer cette amélioration. Revenant sur les questions du climat des affaires il révélera quelques contraintes à l'image de : " l'accès au foncier est l'une des contraintes pour le développement des entreprises algériennes donc création d'emplois par la suite. L'accès au financement, dont l'importance du développement du secteur bancaire au sens large et également les difficultés qui existent entre l'administration et les entreprises ", explique encore M. Théodore. Il estime que la privatisation du CPA est un dossier très important pour trois raisons. " D'abord, pour mettre à la disposition des entreprises et des citoyens algériens une meilleure qualité de service bancaire. La disponibilité et les qualités des services sont très limitées en Algérie par rapport à d'autres de la région ". Il ajoute que cette privatisation est importante pour les résultats que cela peut réaliser au niveau de l'ensemble de l'économie, " les banques publiques ont coûté très cher au contribuable algérien sur cette dernière décennie. L'estimation varie entre 3 et 4% du PIB. C'est important dans la mesure où c'est un signal fort de l'ouverture de l'économie algérienne dans le secteur financier, mais également dans le sens le plus large, ce qui est peut-être plus important pour la confiance des investisseurs algériens et étrangers". Parlant des dernières augmentations de salaires en Algérie, le directeur du département Maghreb à la B M note" c'est le secteur hors hydrocarbures qui monopolise l'importance pour l'avenir, d'une manière où d'une autre, l'évolution future des salaires dépendra de l'évolution de la productivité dans les produits, notamment dans le secteur hors hydrocarbures ".