Aussitôt annoncée par la ministre déléguée à la Réforme bancaire, Mme Fatiha Mentouri, la reprise du processus de privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA) nourrit à nouveau les spéculations au sein des milieux financiers internationaux. A présent, les milieux français ne cessent de faire monter les enchères, et cela ne peut être que dans le but d'instrumentaliser ce processus d'ouverture du capitale de la banque publique. Avant-hier, Mme Mentouri avait déclaré, en marge du séminaire sur le partenariat entre les secteurs public et privé qui s'est tenu à Alger, que le processus de privatisation du CPA "pourrait reprendre à l'échéance février ou mars 2008." Cette déclaration n'a pas tardé à susciter la réaction des milieux internationaux qui restent toujours intéressés par cette opération. Et cette réaction a été singulière parmi les banques hexagonales. Sur la place parisienne, les milieux bancaires avancent que la reprise du processus de privatisation de la banque publique algérienne serait " entourée d'incertitudes ". Mais cette appréhension ne s'est pas faite sans que l'on mette en avant le " souhait " de ces mêmes banques françaises de se voir " privilégiées " dans cette opération. Sinon, comment expliquer le fait que ces mêmes milieux bancaires ont émis le vœu, en des termes à peine voilés, que la reprise de cette opération se fera avec les mêmes soumissionnaires, car, note-t-on, lors de la première adjudication il y a eu quatre banques françaises qui ont soumissionné, en l'occurrence BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale et le groupement des banques populaires. En tout cas, si le processus de privatisation du CPA a été " gelée " à la fin novembre dernier, il est clair que c'est à cause de l'apparition de la crise qui a affecté les principales places financières occidentales, et cela a été, maintes fois, confirmé par le gouvernement. A l'heure actuelle, soit à la veille de la reprise de ce processus, la ministre déléguée à la Réforme bancaire, Mme Fatiha Mentouri, a bien explicité les circonstances dans lesquelles se prépare cette privatisation et c'est dans cette perspective qu'elle a jeté, avant-hier, la balle " dans le camp des banques soumissionnaires " quant à la réussite de cette privatisation. En effet, l'on se souvient, dès que l'inquiétude de la crise des " subprime " a commencé à planer, les banques candidates à la reprise d'une partie du capital du CPA ont commencé à avertir sur leur incapacité à présenter des offres financières conséquentes du fait de cette crise. Ne voulant pas brader l'une des plus performantes banques publiques que compte le paysage national, le gouvernement a opté pour le gel de cette opération de privatisation. En conséquence, à la reprise de ce processus, si les banques soumissionnaires veulent que l'opération soit menée à terme, elles n'ont qu'à faire des soumissions conséquentes pour qu'elles soient retenues. Par ailleurs, des sources proches du dossier ont fait savoir que le gouvernement pourrait revoir à la baisse la part du futur partenaire. Elle passerait de 51% à 33%, selon ces sources.