Selon le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit syrien, le cessez-lefeu est globalement respecté dans les régions concernées. Dans le même temps, le commandement russe fait état de neuf violations de l'accord. Le cessez-le-feu en Syrie est grosso modo respecté, selon le directeur du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit syrien, le lieutenantg énéral Sergueï Kouralenko. "Globalement, le régime du cessez-le-feu sur le territoire syrien est respecté", a-t-il déclaré. Mais le lieutenantg énéral a fait état de violations de la frontière syrienne du côté de la Turquie. "Lors des derni ères 24 heures, neuf cas de violation du cessez-le-feu ont été enregistrés", a poursuivi M. Kouralenko. Il a précisé qu'il s'agissait d'une attaque du hameau de Kbana, situé dans la province de Lattaquié. De plus, la frontière syrienne a été violée du côté turc par un groupe de 100 combattants qui, à l'aide d'autres groupes armés, se sont emparés du nord de la ville de Tell Abyad (à 82 kilomètres au nord de Raqqa). M. Kouralenko a également fait remarquer que les actions des combattants ont été soutenues par des tirs du côté turc. Les troupes kurdes sont parvenues à reprendre la ville le 28 février au matin. 69 GROUPES DE L'OPPOSITION SOUHAITENT RESPECTER LA TRÊVE La partie américaine a transmis au Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit syrien une liste de 69 groupes au sein de l'opposition syrienne se déclarant prêts à respecter le cessez-le-feu. Le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit syrien a reçu une liste qui comprend les noms de 69 groupes au sein de l'opposition syrienne qui sont prêts à se mettre d'accord avec les conditions du cessez-le-feu entré en vigueur en Syrie depuis le 27 février à minuit. Selon le communiqu é du ministère russe de la Défense, la liste a été transmise par la partie américaine le 27 février. Les 69 groupes de l'opposition syrienne "ont confirmé aux Etats-Unis, par l'intermédiaire du Comité suprême de la coalition syrienne nationale des forces révolutionnaires de l'opposition, leur accord avec les conditions du cessez-le-feu en Syrie", lit-on dans le communiqu é. La Russie et les Etats- Unis ont convenu d'un cessezle- feu en Syrie à compter du 27 février à minuit. Toutes les parties belligérantes devaient confirmer à la Russie ou aux Etats-Unis, au plus tard le 26 février à midi, qu'elles respecteraient le cessez-le-feu pour ne pas être prises pour cible par les militaires russes et syriens ou par les forces de la coalition internationale. Les frappes contre Daech, le Front al-Nosra et d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu se poursuivront néanmoins. Selon le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit syrien, le cessez- le feu est globalement respect é dans les régions concern ées. Dans le même temps, le commandement russe fait état de neuf violations de l'accord. LES PLANS D'ANKARA COMPROMIS Le comportement de la Turquie dans le conflit syrien lui a fait perdre les avantages dont elle disposait sur la scène internationale. Le cessez-lefeu, qui est entré samedi en vigueur, a compromis les plans d'Ankara visant à étendre son influence sur les pays voisins. La Turquie s'est retrouvée dans une situation difficile: sa politique a totalement échoué, et ses approches des problèmes internationaux ont cessé de porter leurs fruits, écrit le site d'information Al- Monitor. Les plans d'Ankara visant à renverser le président Bachar el-Assad et à amener des islamistes radicaux au pouvoir à Damas ont échoué il y a bien longtemps. Les djihadistes soutenus par la Turquie fléchissent sous la poussée de l'armée gouvernementale syrienne appuyée par l'aviation russe et les milices kurdes. Les divergences qui ont récemment surgi entre Washington et Ankara ont amené ce dernier à abandonner toute idée d'intervention militaire en Syrie. Bref, le pré- sident Recep Tayyip Erdogan et le premier ministre Ahmet Davutoglu disposent de moins en moins de ressources pour promouvoir leur politique en Syrie. En déclarant qu'il continuerait à soutenir les groupes armés hostiles à Damas, Ankara a de facto reconnu qu'il jouait un rôle dans le conflit syrien. Si les adversaires du gouvernement de Bachar el-Assad pouvaient combattre grâce à la Turquie, cela signifie que cette dernière leur livrait des armes. Il s'ensuit donc que les autorités turques ont indirectement reconnu être au courant des livraisons de matériel de guerre aux terroristes, rapporte l'article. Les processus qui s'opèrent actuellement dans la politique extérieure d'Ankara montrent que le Parti de la justice et du développement au pouvoir en Turquie a subi un échec dans ce domaine. Le pays a renoncé aux principes de laïcité légués par Kemal Atatürk pour adopter une vision islamiste des choses. Cette métamorphose a sensiblement réduit les possibilit és d'Ankara sur la scène internationale, conclut Al- Monitor.