L'opposition syrienne refuse tout compromis, tandis que la délégation gouvernementale exclut toute possibilité de départ d'Assad. Les négociations de paix syriennes censées s'ouvrir ce lundi à Genève s'annoncent ardues, étant donné que les deux camps ne semblent pas prêts à faire le moindre compromis sur une question cruciale du conflit qui fait rage depuis cinq ans: l'avenir du président Bachar el-Assad. Les pourparlers sont organisés sous l'égide des Nations unies avec le soutien des Etats-Unis et de la Russie. Au moment où le conflit syrien devrait entrer cette semaine dans sa sixième année, les Etats occidentaux semblent plus déterminés qu'auparavant à mettre un terme à une guerre qui a conduit des centaines de milliers de réfugiés à fuir vers l'Europe tout en favorisant la montée en puissance de Daech, rapporte Reuters. La Russie dont l'intervention militaire en Syrie a permis au gouvernement syrien d'engranger d'importants succès face aux rebelles, a de son côté accusé la Turquie d'"expansion rampante" au-delà de sa frontière avec la Syrie. Elle a insisté une nouvelle fois sur la "nécessité" d'inclure les Kurdes dans les négociations de paix. Si la récente coopération entre les Etats-Unis et la Russie a permis à la fois de réduire le niveau de violence ces dernières semaines, à la faveur notamment d'un accord de cessation des hostilités entré en vigueur le 27 février, et d'ouvrir la voie aux discussions prévues à Genève, les positions du gouvernement et de l'opposition semblent laisser peu de place à un règlement négocié. Washington et Paris ont appelé dimanche à de "vraies" négociations, accusant Damas d'essayer de "faire dérailler le processus" en tentant d'exclure des discussions le sort du président Bachar el-Assad dont l'opposition et ses alliés réclament le départ. La Russie et l'Iran, alliées du président syrien Assad, auront à démontrer que le gouvernement de Damas est prêt à respecter ses engagements, ont précisé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, à l'issue d'une réunion à Paris sur la Syrie. La guerre en Syrie qui a débuté en mars 2011 s'est transformée en un conflit complexe impliquant une multitude d'acteurs locaux et internationaux. Elle a fait plus de 270 000 morts, poussé plus de la moitié de la population à quitter son foyer et provoqué une importante crise migratoire. Fin janvier et début février, des pourparlers de paix convoqués par l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura avaient tourné court, l'opposition dénonçant une offensive du régime avec l'appui de l'armée russe dans le nord de la Syrie. Les discussions qui s'ouvrent lundi à Genève se tiendront dans un contexte radicalement différent en raison d'une trêve sur le terrain entre les rebelles et le gouvernement. Initié par les Etats-Unis et la Russie et entré en vigueur le 27 février, ce cessez-le-feu tient malgré des violations, et l'Onu avec ses partenaires ont pu apporter de l'aide à près de 250 000 personnes vivant dans des zones assiégées, une assistance réclamée par l'opposition.