Des Portes ouvertes sur la fiscalité et les facilitations fiscales vont s'ouvrir au public à partir du 27 mars en cours. L'annonce en a été faite par le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, reçu, hier matin, à l'émission L'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne. Durant son intervention, M. Benkhalfa a tenu à préciser que durant les quatre derniers mois de l'année 2016, les banques ont récolté environ 140 milliards de dinars tirés des paiements par chèque pour les achats de véhicules et l'acquisition de biens immobiliers, mais également par la mise conformité fiscale volontaire ciblant les opérateurs de l'informel. Le ministre des Finances n'a pas omis de signaler également que l'effort du gouvernement tend, désormais, à rechercher des moyens de financement " alternatifs" consistant à optimiser la fiscalité, les ressources financières disponibles dans le pays et à avoir recours à l'endettement, " qu'il soit interne ou externe ". D'ailleurs pour montrer l'intention réelle du gouvernement pour améliorer cet outil, on se rappelle bien qu'à la fin du mois d'octobre dernier, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, avait tenu une réunion avec les membres du Conseil national de la fiscalité, au cours de laquelle ils ont procédé à un échange de vues sur les questions fiscales et les problématiques d'actualité. Lors de cette rencontre, M. Benkhalfa a insisté sur l'apport attendu du Conseil "en termes de propositions et de préconisations visant à faire évoluer la politique fiscale et à améliorer les performances du système fiscal au service de l'économie". Tout en rappelant l'importance de ce Conseil comme cadre d'échange sur les questions fiscales, le ministre a particulièrement mis en exergue l'importance du dialogue entre les différents partenaires impliqués "pour conforter l'équité fiscale, améliorer l'usage de l'outil fiscal en vue d'optimiser la ressource budgétaire, et moderniser le recouvrement fiscal", ajoute le communiqué. Le Conseil national de la fiscalité est un organe consultatif composé de représentants de différents acteurs concernés par les questions fiscales (cadres de l'administration fiscale, chercheurs universitaires, représentants d'organisations patronales...). Lors de son intervention à la Radio chaine 3, hier, M. Benkhalfa a soutenu que, durant l'année 2016, les fonds qui vont être tirés, par exemple, de la seule fiscalité ordinaire (3 200 milliards de dinars escomptés) vont être doublés, comparativement à ceux tirés, jusqu'alors, de la fiscalité pétrolière (1 600 milliards de dinars). Pour répondre aux propos jugés alarmistes, le ministre des finances a tenu à assurer que le pays "est loin d'être dans le rouge" car disposant d'un grand potentiel. Du creusement, de moitié, du déficit budgétaire du pays et de la chute de 30 milliards de dollars des recettes d'exportation tirées des hydrocarbures, l'invité se veut optimiste assurant que, contrairement à ce qui se dit ici et là, le pays n'est donc pas " dans le rouge ". Pour appuyer ses dires, il tient à rappeler que l'Algérie ne possède pas de dette vis-à-vis des marchés financiers étrangers et que, par ailleurs, elle dispose d'une épargne nationale conséquente sur laquelle, assure-t-il, elle peut compter pour maintenir son rythme de croissance. Dans ce même ordre d'idée de l'endettement, il a avancé qu'il n'y avait aucun tabou à évoquer la possibilité de contracter des dettes, observant qu'il n'existe aucune grande économie sans dettes. Pour lui, avoir recours aux dettes en sachant comment dépenser est une bonne chose dans la mesure où la bonne gestion régénère des profits pour l'économie nationale et donc pour le pays. L'emprunt obligataire de l'Etat, qui sera lancé en avril prochain, sera exclusivement dédié à l'investissement économique, a affirmé, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. "L'argent récolté dans le cadre de cette opération servira à financer des projets économiques", a assuré le ministre sur les ondes de la radio nationale. A rappeler que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait annoncé récemment le projet de lancement d'un emprunt obligataire de l'Etat avec un taux d'intérêt de 5%. Aucune somme limite ne sera fixée pour cet emprunt obligataire étatique, a fait savoir le ministre, en relevant que l'investissement économique représente une priorité pour le gouvernement et que "l'acte d'investir devra être plus facile que l'acte d'importer". L'emprunt obligataire n'est pas le seul moyen à adopter face aux effets de la baisse des recettes pétrolières, a-t-il souligné. A ce propos, il a avancé qu'une autre mesure serait prise à partir de la semaine prochaine, en vertu de laquelle les commerçants ayant des dettes fiscales seront exonérés des pénalités mais à condition de payer leur dû.