A l'heure où des politiques successives de réalisation de vastes programmes d'habitat sont adoptées pour offrir à tous les citoyens un toit et éradiquer la crise du logement qui constitue un problème majeur pour les pouvoirs publics, la fraude dans l'immobilier fait rage, car les spéculateurs qui se font passer pour des nécessiteux aux yeux des autorités, continuent de profiter des largesses de l'Etat au détriment des personnes réellement dans le besoin. Aujourd'hui, alors que l'AADL peine à respecter ses engagements vis-à-vis de ses clients pour leur livrer les logements dans les délais requis, elle se retrouve confrontée à la sous-location des logements déjà attribués. Face à cette situation, l'AADL a mis en place, depuis quelque temps, une commission d'enquête au niveau des sites pour identifier les personnes qui versent dans ce genre de pratiques frauduleuses. Et depuis deux jours, une note a été accrochée au niveau de l'ensemble des sites AADL, avertissant cette catégorie de personnes de la gravité de cette pratique. La note en question stipule que les personnes ayant sous-loué leur appartement ont été identifiées à travers une enquête. Et que la direction générale a décidé de les poursuivre en justice. De plus, lit-on dans le document, le motif du gardiennage n'est pas recevable, et les contrevenants risquent même de perdre leur logement. Jointe, hier, par téléphone, la chargée de la communication au niveau de l'AADL, Mme Bourenane, affirmera l'information et dira que "l'AADL va mener un combat contre cette pratique illégale et entamer des procédures judiciaires" et d'ajouter que "l'affaire suit son cours et des cas d'expulsion dans certains sites sont enregistrés". Il vrai que maintes fois des demandeurs de logement inscrits dans les programmes 2001 et 2002 ont dénoncé cette pratique devant les responsables de l'AADL, les informant que de nombreuses habitations sont sous-louées à de tierces personnes, à des prix forts alors que d'autres sont purement et simplement fermées. A Bab Ezzouar, par exemple, pour ne citer que cette grande circonscription, des témoignages concordants affirment que des dizaines, voire des centaines de logements sont fermés ou occupés seulement l'espace d'une soirée. Pourtant, la réglementation, là-dessus, est très claire. Le locataire n'a aucun droit de louer un bien qui ne lui appartient pas encore. Cependant, la pratique est courante. Les motifs avancés par certains bénéficiaires sont les charges, ils ont du mal à payer ces dernières chaque mois, et ont trouvé comme astuce la sous-location, alors qu'ils continuent d'occuper des habitations précaires. Cela dit, une bonne partie des logements AADL sert de résidence secondaire à leurs propriétaires. Il faut noter que lorsque tous les logements sociaux inoccupés seront récupérés, pas seulement à Alger mais à travers tout le territoire national, l'épineux problème de la crise du logement connaîtra alors sa fin.