Le projet de stratégie globale en matière de lutte contre le chômage et pour la promotion de l'emploi est en phase finale, c'est du moins ce qu'a annoncé jeudi le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh. En réponse à une question du membre du Conseil de la Nation M. Abdallah Sedrati, lors de la séance plénière, sur les mesures prises pour lutter contre le chômage et pour la promotion de l'emploi, le ministre a affirmé que " cette stratégie repose sur le secteur économique créateur de richesses et d'emplois ", et d'ajouter que " toutes les études et les analyses réalisées à travers le monde affirment que l'approche économique est la plus indiquée en matière de lutte contre le chômage sans négliger cependant l'importance des aspects sociaux liés à ce phénomène ". Le ministre n'a pas manqué de souligner que la réforme du dispositif de création d'activités, dont l'Agence nationale d'emploi et de soutien des jeunes (Ansej), le Fonds national d'assurance chômage (Fnac) et l'Agence nationale de gestion des micro-crédits (ANGMC) sont les principaux points de la stratégie. Cependant, face aux difficultés que rencontrent ce genre de dispositifs, M. Louh a affirmé que " la réforme de ces dispositifs se traduit essentiellement par la levée des obstacles liés au financement bancaire, la décentralisation des décisions de financement, la réorientation des projets conformément aux exigences du marché et au développement local et l'orientation des micro-crédits vers les métiers, notamment au niveau des vieux quartiers des grandes villes ". autrement dit, ladite stratégie vise à mettre en place un programme de formation des agents spécialisés relevant de l'Ansej en matière d'accompagnement aux initiateurs de projets. Ce même projet insiste sur l'organisation d'actions de formation au profit des jeunes porteurs de projets que ce soit à l'étape de l'élaboration du projet ou après son lancement ainsi que la mise en place de guichets spéciaux au niveau des structures régionales et locales des banques. Il vise, en fait, à améliorer la gestion du marché du travail à travers la réhabilitation de l'Agence nationale de l'emploi et l'extension du secteur. Il faut savoir que la stratégie comporte des mesures portant sur la facilitation de l'insertion des chômeurs, notamment les jeunes, dans le monde du travail à travers la réforme du système de l'enseignement supérieur de façon à adapter la formation aux besoins des entreprises en vue d'arriver à une meilleure complémentarité entre l'université et le marché de l'emploi. Evoquant la politique de la promotion de l'emploi de jeunes, le ministre a indiqué " qu'étant donné que 70% des chômeurs sont âgés de moins de trente ans, le projet de stratégie vise également à améliorer le niveau d'insertion professionnelle en favorisant le recrutement des jeunes diplômés ", De ce fait, le ministre a annoncé la création d'une commission interministérielle de promotion de l'emploi. Abordant le volet de la perte des postes d'emploi due notamment à la compression, M. Louh a indiqué que " la période allant de 1990 à 1998 a enregistré la perte de plus de 400 000 emplois ainsi qu'une baisse notable en matière de création d'emplois avec un taux annuel ne dépassant pas les 40 000 postes ". En revanche, il a souligné que " la compression des effectifs des travailleurs a nettement reculé entre 2000 et 2006 ", pour preuve les services de l'inspection du travail n'ont recensé que 2 510 cas de compression d'effectifs soit une moyenne de 360 cas par an.Cela dit, on a assisté à la création de 4 00 000 à 500 000 nouveaux postes d'emploi et une baisse continue du taux de chômage.