Plusieurs tremblements de terre de magnitude allant jusqu'à 6,5 ont frappé dans la nuit de jeudi à vendredi l'île de Kyushu et la région de Kumamoto, dans le sud-ouest de l'archipel, où se trouvent plusieurs réacteurs nucléaires, indemnes, selon les opérateurs. Le bilan provisoire a été d'au moins neuf morts et 761 blessés, dont 44 grièvement, a annoncé vendredi matin le porte-parole du gouvernement, Yoshihido Suga. Le premier séisme est survenu jeudi à 21 h 26, heure locale (14 h 26, heure française). Il a été suivi d'un très grand nombre de secousses secondaires dont une de magnitude 5,7 à 22 h 7, heure locale, une autre de 6,4 peu après minuit, heure locale, puis encore de magnitude 4,8 vendredi à 1 h 53, heure locale, a précisé l'agence de météorologie japonaise. Les séismes ont été ressentis à la surface par les habitants de la préfecture de Kumamoto et jusqu'à Tokyo, à un millier de kilomètres au nord de la région de Kyushu. L'épicentre est situé en sous-sol, très peu profond, ce qui accroît la puissance de la secousse et ses effets dévastateurs indépendamment de la magnitude. Des dizaines de maisons ont été totalement ou en partie détruites, et plusieurs incendies se sont déclarés, d'après les médias citant les services de secours et autorités locales.
Quelque 40 000 personnes se sont réfugiées La préfecture de Kumamoto envisageait en outre hier matin d'évacuer un hôpital susceptible de s'effondrer, selon la NHK. Quelque 40 000 personnes se sont réfugiées dans plusieurs centaines de centres ouverts dans des bâtiments publics où elles ont reçu vivres et couvertures. La NHK a diffusé d'impressionnantes images des secousses, grâce à ses caméras qui se déclenchent automatiquement dans ces circonstances. Elle a aussi montré hier en début de journée des images prises par hélicoptère du château de la ville de Kumamoto, dont le toit et les murs ont été pour partie fortement endommagés. " N'approchez pas des bâtiments fragilisés et de ce fait dangereux, car il est très possible que se produisent encore de fortes secousses ", a insisté un responsable de l'agence de météo lors d'une conférence de presse vendredi à l'aube. " Il faut être très vigilant car des répliques importantes peuvent se produire dans les heures à venir ", a insisté un sismologue de l'université de Tokyo. Ces secousses sont causées par une faille active, selon les sismologues. Le système d'avertissement précoce a permis à plusieurs reprises de prévenir les habitants quelques secondes avant qu'ils ne soient secoués, via les smartphones et médias. La chaîne NHK a en outre diffusé des images prises après le déraillement d'un train à grande vitesse Shinkansen, qui ne transportait pas de passagers. Le trafic ferroviaire a été interrompu pour vérification des voies, comme c'est le cas à chaque tremblement de terre dans l'archipel. Selon l'agence de météorologie, les secousses ont été très fortes par endroits, d'une intensité égale à celle du séisme du 11 mars 2011. Au moins 14 000 foyers ont été privés d'électricité et des coupures de gaz ont aussi été signalées. Certaines routes semblent abîmées, selon les images des télévisions.