Présentée, durant les années 90 plus de cent fois, la pièce aborde le thème en rapport avec la condition féminine. Sonia «lâche» Fatma et Nesrine l'accueille. Il s'agit ici, bien entendu, du monologue joué, pendant les années 90 par Sonia et qui sera «remis» en scène par elle-même. Cette comédienne dont le talent est incontestable, a indiqué, hier, lors de la conférence de presse animée au Théâtre national algérien, que ce monologue, écrit par M'hamed Benguettaf et mis en scène par Ziani Cherif Ayad «a été présenté plus de cent fois, et cela au niveau du territoire national». «C'est l'un de mes premiers monologues que j'ai joués en 1990, soit après vingt ans de carrière» a-t-elle ajouté. C'était deux ans après les évènements d'octobre 1988, et au tout début de la décennie noire qui allait plonger l'Algérie dans le feu et le sang. Et c'est à cause de cette triste trajectoire, ayant profondément ébranlé notre pays, que la présentation de la pièce a été arrêtée. Mais, quoi qu'il en soit, Fatma a fait quand même une tournée internationale qui la conduite un peu partout à travers les villes étrangères. «Lorsque Benguettaf m'a proposé de jouer dans ce monologue, j'ai tout de suite accepté. Parce que le thème abordé m'allait très bien. D'autant plus que je milite activement pour l'émancipation de la femme» a souligné Sonia. Mais qu'a-t-on apporté de neuf pour cette nouvelle version? A cet effet, Sonia, qui a mis en scène la pièce, a tenu à signaler que la nouvelle version «se veut, avant tout, une transmission de trente ans d'expérience. Ensuite, c'est un message adressé à l'ensemble de la société algérienne pour l'interpeller sur la condition féminine qui n'est pas du tout reluisante». La metteuse en scène a révélé, en outre, qu'elle travaille actuellement sur un nouveau monologue, intitulé Hetta L'tem. Il sera présenté au public au courant de la première semaine du mois de mai prochain. Ainsi donc, Fatma sera jouée par la jeune et fraîche comédienne Nesrine Belhadj, qui vient juste de débarquer sur les planches. «Je trouve quand même assez intéressant de jouer dans l'une des pièces de Sonia. J'ai beaucoup appris tout au long des répétitions. Sonia a été une excellente conseillère pour moi d'autant plus qu'avec elle, j'ai trouvé toute la liberté de travailler. J'ai refusé, maintes fois, d'appliquer ce qu'elle dit, parce que, et tout simplement, l'idée ne me plaisait pas. Et Sonia finit souvent par accepter mes propositions.» C'est en effet la fusion entre l'ancien et le nouveau. Et Dieu sait à quel point le quatrième art en Algérie a besoin de ce genre d'initiatives susceptibles d'assurer la relève. A souligner que Nesrine Belhadj vient tout juste d'avoir son diplôme de l'Institut national des arts dramatiques de Bordj El Kiffan. Cette jeune Sétifienne qui commence sa carrière par un monologue, le trac ne cesse de la harceler. Toutefois, la confiance en elle-même, doublé d'un certain talent, la laisse rassurée. Avant de mettre ses pieds sur les planches du Théâtre national algérien, elle avait déjà joué, durant ses années passées à l'Inad, Electre, Le suicidé et La nuit du doute.» Par ailleurs, pour ceux qui auront la chance d'assister à la générale de la pièce qui sera présentée aujourd'hui au TNA, Fatma raconte les péripéties «d'une femme qui monte quotidiennement sur la terrasse pour laver son «linge sale». Pendant cette journée, elle va nous faire vivre des moments de tendresse, de colère, d'espoir aussi, en nous décrivant par petites touches pleines d'humour ce regard de la société sur elle, mais aussi son propre regard sur cette société où logique et contradictions se côtoient au quotidien».