Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit sérieusement préoccupé mardi après un nouveau report du retour à Juba de Riek Machar, dont l'arrivé dans la capitale sud-soudanaise doit permettre de relancer l'accord de paix. Les quinze membre du Conseil de sécurité s'étaient réunis à huis clos à la demande des Etats-Unis pour des consultations sur la situation au Soudan du Sud, où le chef des rebelles Riek Machar doit prendre ses fonctions de vice-président lors de son arrivée à Juba. Les membres du Conseil de sécurité sont sérieusement préoccupés par le report du retour de Riek Machar à Juba initialement prévu lundi, a déclaré Wu Haitao, ambassadeur adjoint de la Chine, dont le pays assure la présidence du Conseil. Selon M. Haitao, le Conseil appelle toutes les parties à rapidement mettre en place le gouvernement de transition et à implémenter pleinement l'accord de paix signé le 26 août 2015, qui prévoyait un cessez-le-feu et un mécanisme de partage du pouvoir. Le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU Hervé Ladsous a informé le Conseil que des désaccords existaient sur les dispositifs de sécurité autorisant des rebelles à se trouver à Juba en prévision de l'arrivée de M. Machar. Le retour du chef des rebelles, qui a été réinstallé au poste de vice-président en février par le président Salva Kiir, devrait toutefois avoir lieu mercredi, a espéré Hervé Ladsous, dans des propos rapportés par plusieurs diplomates. Riek Machar était censé rentrer lundi en provenance de sa base de Pagak, dans l'est du pays, à la frontière avec l'Ethiopie. Mais ce retour avait été reporté à mardi en raison de problèmes logistiques. La même excuse a été invoquée mardi par son porte-parole, qui n'a cette fois-ci pas donné de nouvelle date. Un autre porte-parole de la rébellion, Nyarji Roman, a un peu plus tard déclaré dans un communiqué que M. Machar arriverait mercredi, si tout va bien. Nous sommes très inquiets de voir que Riek Machar n'est pas retourné à Juba comme il l'avait annoncé publiquement et comme il s'y était engagé aux termes de l'accord de paix, avait déploré l'ambassadeur adjoint américain David Pressman juste avant la séance. Le Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis juillet 2011 après des décennies de conflit avec Khartoum, a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque Salva Kiir a accusé Riek Machar de fomenter un coup d'Etat. Plus de 2,3 millions de personnes ont depuis été chassées de chez elles et des dizaines de milliers d'autres tuées lors de la guerre au cours de laquelle les deux camps se sont rendus coupables d'atrocités.