L'or a consolidé ses gains cette semaine, parvenant finalement à nettement rebondir vendredi après une baisse de régime liée au renforcement dollar. "L'or a connu une baisse notable au cours de cette semaine d'échanges dans le sillage d'un mélange de prises de bénéfices et de résurgence du dollar", a relevé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. Avant de creuser ses pertes, l'once d'or était toutefois montée lundi jusqu'à 1 303,82 dollars, un maximum depuis fin janvier 2015. Mais "indépendamment de ces pertes à court terme, le métal jaune demeure haussier et les inquiétudes persistantes sur l'état de l'économie mondiale pourraient finalement attirer de nouveau les investisseurs vers son statut de valeur refuge", a ajouté l'analyste. Selon ce dernier, l'environnement d'aversion au risque régnant actuellement sur les marchés continuait en effet à profiter au métal jaune, considéré comme un investissement sûr. De fait, l'or, affecté une bonne partie de la semaine par le regain de vigueur du dollar qui a bénéficié un temps de commentaires de certains membres de la Réserve fédéral américaine (Fed) laissant espérer une hausse de taux plus rapide que prévu, se reprenait nettement vendredi, parvenant ainsi à annuler la majeure partie de ses précédentes pertes. Le dollar se trouvait à nouveau sous pression vendredi après des données plus faibles qu'attendu dans le rapport officiel mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis en avril. Ces chiffres étaient de nature à alimenter la prudence de la banque centrale américaine, faisant ainsi reculer les attentes d'une hausse des taux d'intérêt de la Fed dans les mois à venir. Si la perspective d'une augmentation du loyer de l'argent aux Etats-Unis, qui rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif, tend à tirer vers le haut le billet vert, tout report d'une telle action pèse en revanche sur la devise américaine, ce qui profite aux achats de métaux précieux, libellés dans cette monnaie. "Les prix de l'or ont sans aucun doute trouvé du soutien dans l'assouplissement continu des politiques monétaires menées par les grandes banques centrales. Selon toute vraisemblance, les taux d'intérêt aux Etats-Unis resteront à leur bas niveau actuel pour un moment encore tandis qu'en Europe, la Banque centrale européenne (BCE) semble disposée à assouplir davantage sa politique monétaire dans un avenir proche", ont estimé les analystes de Commerzbank. L'argent, considéré comme une alternative bon marché à l'or, a toutefois davantage souffert que ce dernier en début de semaine, et malgré son rebond, n'était pas parvenu vendredi à annuler la totalité de ses pertes. Alors que l'argent avait dernièrement outrepassé les performances de l'or, il a également plus fortement accusé le coup d'un regain de vigueur du billet vert. Comme son homologue jaune, le métal gris est toutefois parvenu lundi à grimper jusqu'à 18,01 dollars, un maximum depuis fin janvier 2015, avant de se trouver sous pression. De son côté, le platine a connu la même trajectoire que l'or et l'argent, montant mardi jusqu'à 1 090,79 dollars, au plus haut en plus de dix mois, avant d'accuser le coup puis d'amorcer une reprise en fin de semaine. Le palladium, dont l'utilisation industrielle est plus prononcée, a davantage souffert en revanche, dans la lignée des métaux de base. Les métaux platinoïdes, dont l'industrie automobile est l'un des principaux débouchés, sont par ailleurs restés relativement insensibles aux bons chiffres des ventes de voitures aux Etats-Unis en avril, qui sont ressorties en hausse de 4% sur un an. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 289 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 285,65 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 17,31 dollars, contre 17,85 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1.072 dollars, contre 1.065 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 604 dollars, contre 628 dollars à la fin de la semaine précédente.
Les métaux de base accusent le coup Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont souffert cette semaine d'une nouvelle phase de correction, sous l'effet conjugué de données économiques décevantes en provenance de Chine et des Etats-Unis et d'un net rebond du dollar. Si les cours sont parvenus lundi à maintenir la tendance haussière de la fin de semaine précédente -dans un marché aux faibles volumes d'échanges en raison d'un jour férié au Royaume-Uni et en Chine- ils ont fortement décliné dès mardi, réagissant à la fois à la baisse des cours du pétrole et à de mauvais indicateurs américains et chinois. "Les données économiques ternes (publiées en début de semaine) ont sans aucun doute eu un effet baissier" sur les prix, faisant craindre pour la demande de métaux de base, ont souligné les analystes de Commerzbank. Les Etats-Unis et la Chine ont en effet publié lundi et mardi leurs statistiques sur l'activité dans le secteur manufacturier en avril, qui a nettement ralenti chez les deux premiers consommateurs de métaux du monde. Mais selon les experts de Commerzbank, la baisse des cours est aussi à mettre au compte d'un mouvement de correction après la très forte progression enregistrée par les prix depuis début avril. "Outre une aversion au risque plus grande parmi les acteurs du marché, comme en témoigne également la baisse des marchés actions, il y a sans aucun doute eu des prises de bénéfices (pesant sur les prix), étant donné que la hausse des prix précédente avait été entraînée dans une large mesure par la spéculation", ont expliqué les analystes de Commerzbank. Par ailleurs, la nette reprise du dollar en milieu de semaine, après que le billet vert est tombé à un plus bas depuis fin août, est venue porter le coup de grâce aux métaux de base. "Un rebond du dollar après son récent accès de faiblesse a été un autre catalyseur permettant aux vendeurs de l'emporter sur les acheteurs", ont relevé les analystes de Triland Metals. La devise américaine a en effet bénéficié mardi en fin de journée des commentaires de deux responsables d'antennes régionales de la Réserve fédérale américaine (Fed) relançant les spéculations sur un relèvement des taux directeurs en juin, une perspective qui rend le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs. Mais une hausse du dollar est généralement préjudiciable aux métaux industriels, libellés dans cette devise et donc plus onéreux à l'achat pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le cuivre renoue avec ses niveaux de début avril Les cours du cuivre ont creusé leurs pertes cette semaine, lestés par l'essoufflement de l'activité manufacturière tant en Chine qu'aux Etats-Unis, mais également par un regain de vigueur du dollar. Le prix du métal rouge est même tombé vendredi jusqu'à 4 755 dollars, au plus bas en près de trois semaines. A plus long terme, les perspectives pour le marché du cuivre restaient en outre peu encourageantes, de nombreux analystes tablant toujours sur une offre excédentaire cette année. Selon les analystes d'Unicredit en effet, les rapports sur la production de métal rouge au premier trimestre 2016 émanant des principaux groupes miniers montrent que l'offre croissante due à des expansions et des lancements d'installations a plus qu'annulé les réductions de production précédemment annoncées. "La croissance de la production (des dix principaux groupes miniers produisant du cuivre) est sur la bonne voie pour accélérer jusqu'à 2,1% au premier trimestre 2016", ont estimé les analystes d'Unicredit.
L'étain toujours porté par le déclin des exportations indonésiennes Exception notable au sein du complexe des métaux industriels, l'étain a poursuivi coûte que coûte sa consolidation cette semaine, après avoir connu une hausse quasi ininterrompue depuis la mi-janvier. "L'étain est un marché particulier dont l'offre est assez tendue avec peu de producteurs. Donc il suit une logique qui est la sienne", a expliqué Guillaume Osouf, responsable de comptes chez Triland Metals. Le métal, qui sert notamment à produire des soudures utilisées dans le domaine de l'électronique, bénéficie du déclin continu de l'offre indonésienne, l'archipel étant le premier producteur mondial d'étain raffiné. "L'Indonésie n'a exporté que 16 600 tonnes d'étain sur les quatre premiers mois de l'année, un tiers de moins qu'à la même période l'an dernier", ont relevé les analystes de Commerzbank. Selon ces derniers, l'Association des exportateurs indonésiens d'étain prévoit qu'environ 66 000 tonnes de ce métal seront exportées cette année, ce qui impliquerait toutefois que la moyenne des exportations mensuelles augmentent substantiellement durant le reste de l'année. Du côté des autres métaux, la tonne de plomb est tombée jeudi à 1 724, 50 dollars, un minimum en plus de deux semaines tandis que la tonne de nickel a atteint le même jour 8 920 dollars et celle de zinc 1 850 dollars, au plus bas depuis plus de quinze jours également. La tonne d'aluminium a pour sa part plongé vendredi jusqu'à 1 598 dollars, un minimum en près d'un mois. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4 789 dollars cette semaine, contre 5 026,50 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 1 607 dollars la tonne, contre 1 673,50 dollars. Le plomb valait 1 736 dollars la tonne, contre 1 791 dollars. L'étain valait 17 320 dollars la tonne, contre 17 250 dollars. Le nickel valait 9 025 dollars la tonne, contre 9 515 dollars. Le zinc valait 1 873,50 dollars la tonne, contre 1 941,50 dollars.