Les Bourse européennes ont terminé jeudi majoritairement en baisse, hésitantes et attentives aux fluctuations du marché pétrolier. "C'est un marché très hésitant dont les efforts pour repartir de l'avant restent vains", observe Daniel Larrouturou, directeur général délégué chez Diamant Bleu Gestion. Les marchés ont été encouragés dans la matinée par la hausse des prix du pétrole après un rapport de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), selon lequel le marché pétrolier se dirige résolument vers un rééquilibrage, du fait d'un repli plus marqué qu'anticipé de la production des pays hors Opep en 2016. "Les investisseurs ont profité de la hausse du pétrole dans la foulée d'un rapport favorable de l'AIE", mais le fait que le brut se soit par la suite éloigné de ses plus hauts de l'année "a laissé les actions européennes sans direction", explique Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. Par ailleurs, les indicateurs du jour aux Etats-Unis et en Europe ont eu peu d'impact sur la tendance et de manière générale, "le marché a du mal à retrouver de l'élan en raison d'un environnement peu porteur", note Daniel Larrouturou.
L'Eurostoxx 50 a lâché 0,72% La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,54%). L'indice CAC 40 a perdu 23,40 points à 4.293,27 points, dans un volume d'échanges faible de 2,9 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 0,50%. Crédit Agricole a reculé de 4,91% à 8,65 euros après des résultats trimestriels en baisse, plombés par la restructuration de son capital. Lagardère a bondi (+5,19% à 22,28 euros), grâce à une activité jugée rassurante pour le premier trimestre, tirée par la distribution dans les lieux de transports. Vivendi a pris 2,70% à 16,91 euros. Ubisoft a gagné 3,73% à 27,80 euros. Casino a terminé en forte hausse de 4,88% à 53,51 euros. La Bourse de Londres a terminé en nette baisse de 0,95%, inquiétée par l'abaissement des prévisions de croissance de la Banque d'Angleterre (BoE) qui a alerté des risques d'un possible "Brexit". A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a cédé 58,30 points pour terminer à 6.104,19 points. La BoE a abaissé jeudi sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) britannique pour 2016 de 2,2% à 2,0%, et son gouverneur Mark Carney a prévenu qu'une sortie du pays de l'UE (Brexit), après le référendum du 23 juin, aurait pour effet d'abaisser "considérablement" la croissance. Prudential a perdu 2,49% à 1.275 pence. Aviva a baissé de 1,91% à 415,40 pence. RBS a cédé 1,92% à 209,60 pence. HSBC a reculé de 1,76% à 423,55 pence. ITV a diminué de 2,46% à 210 pence. Anglo American a chuté de 6,85% à 575 pence. BHP Billiton a cédé 3,51% à 807,30 pence. La Bourse de Francfort a nettement reculé malgré le bon accueil réservé aux résultats de l'énergéticien RWE (+6,77% à 12,22 euros). L'indice vedette Dax a clôturé en baisse de 1,13% à 9.862,12 points. Le MDax des valeurs moyennes a perdu 0,88% à 20.047,16 points. EON a gagné 1,48% à 8,14 euros. L'opérateur boursier Deutsche Börse a pris 1,39% à 75,19 euros. SAP a gagné 0,47% à 68,50 euros. Volkswagen a perdu 2,19% à 127,50 euros. Bayer a perdu 4,85% à 95,15 euros), qui serait selon l'agence Bloomberg News à la manœuvre pour racheter l'américain Monsanto. BASF a reculé de 2,10% à 66,97 euros. La Bourse de Bruxelles a avancé de 0,19%, l'indice BEL 20 des valeurs vedettes terminant la séance à 3.349,24 points. KBC a poussé l'indice dans le vert en bondissant de 4,56% à 47,74 euros. KBC a annoncé jeudi une baisse de 23% de son bénéfice net trimestriel mais le groupe s'est néanmoins montré optimiste en soulignant qu'il résistait bien au "défi de la faiblesse des taux d'intérêt". UCB a reculé de 1,10% à 65,77 euros. Umicore a perdu 1,19% à 44,27 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,88% à 430,89 points. L'assureur Aegon a perdu 11,37% à 4,27 euros. Altice a gagné 2,22% à 14,04 euros. La bourse de Milan a terminé en baisse, l'indice FTSE Mib perdant 0,26% à 17.651 points. Saipem a réalisé la plus forte hausse avec +3,80% à 0,38 euro, suivi de la banque Unicredit, +2,68% à 2,914 euros et de Banco Popolare, +1,64% à 4,472 euros. Tod's a dévissé de 8,36% à 55,9 euros. L'assureur Generali, qui a annoncé un bénéfice net en recul au 1er trimestre, a perdu 3,97% à 12,59 euros. Carige a reculé de 3,16% à 0,5205 euro. La Bourse de Madrid a connu une baisse de l'indice Ibex 35 de 0,01% à 8.663,10 à points. Dia, géant du hard-discount, a cependant bondi de 6,34% à 5,08 euros. Acciona (BTP, services, énergie) a pris 0,89% à 69,90 euros. Son bénéfice net a progressé de 17,4% à 49 millions d'euros au premier trimestre grâce à l'intégration de l'entreprise catalane de distribution d'eau ATLL. Telefonica a gagné 2,22% à 9,47 euros, après avoir perdu 1,07% la veille, alors que la Commission européenne a posé son veto à la vente de sa filiale britannique O2 au conglomérat hongkongais Hutchison Whampoa. La Bourse de Lisbonne a clôturé en hausse de 0,38% à 4.899,01 points, portée notamment par la holding diversifiée Sonae Capital, qui a gagné 4,10% à 0,64 euro. NOS a gagné 1,39% à 6,41 euros. La banque BCP a pris 1,25% à 0,03 euro. Galp Energia a progressé de 1,19% à 11,92 euros. Pharol a perdu 2,92% à 0,13 euro.
Wall Street stagne en clôture Wall Street a fini pratiquement stable jeudi, lestée par une nouvelle contre-performance d'Apple mais encouragée en fin de séance par l'optimisme du marché du pétrole: le Dow Jones a gagné 0,05%, alors que le Nasdaq a perdu 0,49%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a progressé de 9,38 points à 17.720,50 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 23,35 points à 4.737,33 points. L'indice élargi S&P 500 a cédé 0,35 point, soit 0,02% à 2.064,11 points. Un marché nerveux, inquiet de la succession de résultats d'entreprise mitigés à la veille d'un indicateur très attendu sur les ventes de détail, a trouvé un peu de réconfort dans l'après-midi dans la remontée des prix du pétrole, tirée par les attentes revues en hausse du côté de la demande énergétique mondiale. Mais globalement, "il y a beaucoup d'incertitudes sur la direction de l'économie", a déclaré Bill Lynch, chez Hinsdale Associates, en guise d'explication aux hésitations du marché. Selon lui, le bond inattendu de demandes hebdomadaires d'allocations chômage annoncé en matinée pourrait confirmer le ralentissement du marché de l'emploi apparu la semaine dernière dans les chiffres mensuels, "c'est peut-être ce qui fait réfléchir les investisseurs sur les perspectives de l'économie". Vendredi "on espère 1% d'augmentation des ventes de détail, ça semble un peu beaucoup et je ne suis pas sûr que ça se vérifiera", a ajouté M. Lynch. A côté de ces inquiétudes diffuses, deux facteurs concrets ont semblé peser lourdement jeudi: d'une part l'action du géant informatique Apple est passée provisoirement sous le seuil de 90 dollars pour la première fois depuis presque deux ans, avant de finir à 90,32 dollars (-2,37%). Le géant informatique a reperdu sa position de première capitalisation au profit d'Alphabet (Google, -0,34% à 728,07 dollars). D'autre part, les cours du pétrole, après un affaissement en cours de journée, ont atteint un nouveau sommet depuis le début de l'année, ce qui a soutenu les secteurs de l'énergie et des matériaux, permettant au Dow Jones de se hisser dans le vert. Globalement, les évolutions de la journée ont surtout confirmé la phase de stabilisation de la Bourse américaine. "Cela fait trois semaines qu'on se situe dans des marges d'évolution étroites, quand l'actualité est faible ce n'est pas étonnant de céder un peu de terrain", a déclaré Charlie Bilello, chez Pension Partners.
Distribution en difficulté Le marasme du secteur de la distribution s'est confirmé jeudi, avec la chute de 9,17%, à 35,15 dollars l'action, de la chaîne de grands magasins Kohl's, suite à des résultats décevants liés à la multiplication des opérations de soldes pour écouler les stocks au premier trimestre. La valeur de l'entreprise est au plus bas depuis sept ans. En revanche, Ralph Lauren et son prêt à porter haut de gamme ont gagné 2,82% à 86,88 dollars après des bénéfices supérieurs aux attentes, et un recul du chiffre d'affaires moins accusé que certains ne le craignaient. L'entreprise a également annoncé un programme de rachat d'actions à hauteur de 200 millions de dollars. Apple (-2,37% à 90,32 dollars) a souffert d'informations de l'agence Nikkei: l'un de ses grands sous-traitants, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, aurait avancé des prévisions très pessimistes pour le deuxième semestre, sans que l'on sache si c'était dû à un effondrement des ventes d'iPhones, déjà en repli au premier trimestre, ou à la préférence d'Apple pour d'autres fabricants. Le groupe de chimie et de semences Monsanto s'est envolé de 8,39% à 97,92 dollars sur des rumeurs d'offres de rachat qu'auraient avancées ses concurrents allemands BASF et Bayer. La banque d'affaires Goldman Sachs a cédé 0,85% à 158,07 dollars, faisant partie d'un groupe d'établissements sommés de s'expliquer sur leur mention dans le scandale d'évasion fiscale des "Panama Papers". Le conglomérat Honeywell a gagné 0,07% à 114,19 dollars après avoir annoncé qu'il souhaitait faire entrer en Bourse une activité de chimie et de résines industrielles.