La loi modifiant et complétant la loi 05-99 portant loi d'orientation de l'enseignement supérieur approuvée par les deux chambres parlementaires au cours de l'année 2007, comporte une première étape du programme de réforme de l'enseignement supérieur qui se base sur la mise en application du nouveau système de licence susceptible de placer l'université algérienne au même niveau de mutation que connaît le secteur de la formation supérieure à l'échelle internationale, aussi bien sur le plan organisationnel qu'au niveau du contenu de la formation supérieure. Ce système propose la consécration de la formation supérieure en trois cycles (licence, master, doctorat) au lieu de l'étape de graduation (court et long cycle) et la formation supérieure post-graduation en ouvrant des possibilités aux étudiants et diplômés des deux systèmes de formation supérieure. Le département ministériel de M. Rachid Harraoubia mise également sur la participation des entreprises privées dans la prise en charge des missions de la formation supérieure tout en précisant que cela impliquerait la remise d'une autorisation ministérielle soumise aux conditions prévues par la loi et figurant dans un cahier des charges qui précise son domaine d'activité, son capital social et ses règles de fonctionnement pédagogique. La nouvelle loi met également l'accent fort sur l'actualisation du système institutionnel et notamment sur la création d'un système d'évaluation des entreprises publiques pour une gestion optimale des ressources publiques mises à la disposition des services de l'enseignement supérieur. Le développement de l'enseignement supérieur à moyen et long termes s'articulera, notamment durant la période quinquennal, autour d'axes principaux à savoir : une adéquation formation-emploi, l'amélioration du rendement du système universitaire, la régulation des flux, le développement des infrastructures, la recherche scientifique et technologique. Le bilan du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique fait nettement apparaître l'évolution quantitative qu'a connue le secteur, tant en ce qui concerne les étudiants, les enseignants que pour les infrastructures. Il est vrai, par ailleurs, que le secteur a bénéficié de moyens financiers importants, conséquences de la volonté politique pour doter le pays de structures efficaces pour la formation des cadres. Cette indication situe l'ampleur de l'effort consenti et qui reste à faire. En outre, la structure des besoins qui reste à satisfaire, caractérisée par la prédominance de la technologie, présente une image différente de la structure actuelle des effectifs et des diplômes. Elle devra constituer la structure cible vers laquelle l'enseignement supérieur devra tendre au regard des nouveaux textes.De nombreuses questions méritent cependant une attention particulière. C'est le cas du déséquilibre persistant entre les sciences médicales et la technologie. Le développement actuel du pays exige des équilibres entre filières et entre régions. S'il est utile de donner un enseignement de technologie appropriée à toutes les filières, il faut également que les filières technologiques soient renforcées, identifiées et encouragées. Cela se fera par une orientation adéquate et par une incitation motivante tant des étudiants que des enseignants. Il ne peut y avoir un développement technique endogène sans formation, recherche et innovation en technologie. Un autre point concerne le rendement du système. Certes, le nombre de diplômés peut apparaître important. Cependant ramené au nombre d'étudiants inscrits, il fait largement ressortir le faible rendement du système et l'allongement anormal de la durée des études que masque en fait le système modulaire. C'est dire que le diplôme doit être la consécration d'une bonne formation et le diplômé doit être directement opérationnel dans sa spécialité. L'autre objectif de cette loi d'orientation tend à l'ouverture de l'environnement universitaire, c'est-à-dire qu'il doit vivre au rythme des mutations du pays et participer à l'ensemble des activités. L'ouverture de l'enseignement supérieur (formation et recherche) sur les entreprises productives nécessite la mise en place de mécanismes de liaisons souples et efficaces. La finalité première de la formation supérieure et de la recherche scientifique et technique doit être au stade actuel du développement du pays (promouvoir l'industrie, l'agriculture, l'hydraulique etc.) d'assister les secteurs pour leur permettre d'utiliser d'une façon rationnelle les technologies nouvelles et progressivement d'apporter les innovations pour le futur.