La présidente de la banque centrale américaine Janet Yellen a jugé lundi "inquiétants" les récents chiffres de l'emploi aux Etats-Unis et a renoncé à préciser quand il serait approprié de relever les taux d'intérêts. Lors de sa dernière intervention publique fin mai, la dirigeante avait pourtant promis une nouvelle hausse "dans les prochains mois" après celle décidée en décembre après 7 ans de politique de taux zéro. Depuis, le rapport sur le marché du travail en mai publié vendredi a fait apparaître le plus faible niveau de créations d'emplois depuis septembre 2010. "Ce récent rapport sur l'emploi a été, globalement, inquiétant", a reconnu Mme Yellen lors d'un discours à Philadelphie (est), tout en assurant qu'il pourrait s'agir d'une "aberration" temporaire. La dirigeante a toutefois reconnu que cette contre-performance reflétait la "considérable incertitude" sur l'économie américaine et mondiale. Mme Yellen a notamment averti qu'une possible sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, qui est soumise à référendum le 23 juin, pourrait alarmer les investisseurs et avoir "d'importantes répercussions" économiques. Alors que le comité de politique monétaire se réunit les 14 et 15 juin, Mme Yellen a assuré que les "forces économiques positives" dépassaient les mauvaises et répété qu'une hausse des taux graduelle reste "appropriée". Elle s'est toutefois refusée à préciser à quelle échéance une telle décision pourrait être prise.
Répercussions économiques à cause Brexit Une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne pourrait avoir d'importantes répercussions économiques, a mis en garde la présidente de la banque centrale américaine. La voix de Mme Yellen vient s'ajouter à celle notamment du président Barack Obama: lui aussi avait mis en garde contre les dangers d'un éventuel Brexit, qui doit se décider par référendum le 23 juin. Mme Yellen a réitéré les positions de la Fed sur le sujet lors de son discours à Philadelphie, au moment où plusieurs sondages donnent les partisans du Brexit vainqueurs. Selon une moyenne des sondages établie par le site WhatUKThinks, le camp du Brexit (British Exit) l'emporterait avec 51% des voix. C'est la première fois depuis près d'un mois que les partisans d'une sortie du giron européen passent en tête dans les intentions de vote calculées par cette organisation, qui ne prend pas en compte les indécis. Fin avril, le président américain s'était rendu en Grande-Bretagne pour y délivrer en personne le message d'inquiétude que suscite aux Etats-Unis une possible sortie de l'UE. Le Royaume-Uni perdrait de son influence mondiale s'il décide de quitter l'UE, avait lancé le chef d'Etat américain, soulignant notamment les risques pour les liens commerciaux très étroits entre les deux pays.