Dans notre précédente livraison, nous avons indiqué que le P-DG Amine Mazouzi est optimiste pour les exportations en 2016, en dépit de la basse de la production de Sonatrach en 2015. En effet, lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation du bilan de Sonatrach, le P-DG de Sonatrach a affirmé que "l'ère de stagnation est derrière nous", avant d'ajouter que cette hausse de la production devrait s'inscrire dans la continuité lors des prochaines années. Ainsi, pour 2016, la production primaire d'hydrocarbures devrait passer à 196 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) contre 191 millions de Tep en 2015. En parallèle, les volumes commercialisés devraient atteindre 163 millions de Tep, dont 108 millions destinés à l'exportation et 55 millions de Tep pour satisfaire la demande du marché local, selon des données présentées lors de cette rencontre avec la presse. De même, il est prévu de réaliser 32 découvertes en 2016 contre 23 en 2015, dont 22 en efforts propres du groupe Sonatrach.Pour les cinq prochaines années, la production de pétrole devrait connaître une courbe ascendante en atteignant 75 millions de tonnes en 2017 et 2018, avant de passer à 77 millions de tonnes en 2019 pour s'établir enfin autour de 82 millions de tonnes en 2020. Concernant le gaz naturel, la production nationale est appelée à atteindre 141,3 milliards de mètres cubes (m3) en 2017, puis 143,9 milliards m3 en 2018, 150 milliards m3 en 2019 et 165 milliards m3 en 2020, a détaillé un document présenté à la conférence de presse. Interrogé sur les perspectives d'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, notamment le gaz de schiste, le PDG de Sonatrach a répondu que l'exploitation de cette ressource "n'est pas à l'ordre du jour", ajoutant que les résultats des différentes études techniques réalisées ont confirmé l'important potentiel de l'Algérie en la matière. "Le dossier du gaz de schiste est inscrit actuellement sur le registre de recherche et développement du groupe et son exploitation n'est pas à l'ordre du jour", a dit M. Mazouzi. A une question sur le partenariat national pour la mise en œuvre des projets de Sonatrach, M. Mazouzi a insisté sur le fait que cette compagnie "ne fait aucune distinction entre sociétés algériennes et étrangères" pourvu que les cahiers de charges de Sonatrach soient respectés.
Autosuffisance du carburant visée dès 2019 Concernant le projet de gazoduc algéro-italien Galsi, il a précisé que toutes les études relatives à la réalisation de la partie algérienne du projet ont été finalisées et les appels d'offres pour leur réalisation sont prêts et seront lancés "dès qu'il y a une opportunité d'investissement de la part des partenaires italiens". Pour ce qui est du segment pétrochimie, le vice-président aval de Sonatrach, Akli Remini, a affirmé dans son intervention que la mise en service des projets de nouvelles raffineries, notamment celles de Tiaret, Hassi Messaoud et Biskra devrait permettre à l'Algérie de passer du statut de pays importateur de carburants à celui d'exportateur net. M. Remini a rappelé dans ce contexte que les importations algériennes en carburants sont passées de 3,5 milliards de dollars en 2014 à deux (2) milliards en 2015 avec un objectif d'atteindre l'autosuffisance à partir de 2019. Sur un autre chapitre, la filière pétrochimie qui a accusé un certain retard ces dernières années, devrait être relancée dès cette année avec l'inscription de cinq nouveaux projets dans le cadre du plan à moyen terme de Sonatrach, selon M. Remini. Il s'agit de projets de craquage d'éthylène et de production de polypropylène (600 millions de tonnes par an), de polythène et d'éthanol, ainsi que des projets de caoutchouc et de pneumatiques, a-t-il détaillé. Une bonne partie de ces projets est en phase de discussions avec des partenaires étrangers potentiels, alors que certains devraient aboutir d'ici fin 2016, a précisé ce responsable. A une question sur le règlement du différend opposant Sonatrach à la compagnie italienne Eni, le vice-président exploration et production de Sonatrach, Salah Mekmouche, a indiqué que la société italienne a accepté de verser la somme d'un milliard de dollars sous forme d'investissements et de transfert de savoir-faire, et ce, en vertu de l'accord signé la semaine dernière par les deux compagnies. Concernant, par ailleurs, la valorisation des ressources humaines, il a été relevé que 6 600 cadres ont été recrutés par Sonatrach dans le cadre de son programme de recrutement et de formation lancé en 2014 et devant toucher 8 000 jeunes universitaires. Ces nouveaux cadres ont bénéficié de formations au niveau de l'Institut algérien du pétrole (IAP) et de ses différentes antennes. De même, 21 000 agents de Sonatrach ont bénéficié de formations durant 2015, a fait savoir la directrice des ressources humaines du groupe, Mme Assia Benkherief, également présente à la conférence de presse.