Les cours du pétrole rebondissaient modestement hier matin en Asie et restaient proches de plus bas de deux mois, les craintes quant à l'excès d'offre reprenant le dessus. Les cours avaient profité au printemps de nombreux problèmes de production à travers le monde, en particulier au Canada et au Nigeria. Mais plusieurs facteurs défavorables au marché sont survenus depuis et les investisseurs prennent conscience qu'il en faut plus pour équilibrer durablement l'offre et la demande. Vers 03h15 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août prenait 10 cents, à 44,86 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en septembre, gagnait 13 cents, à 46,38 dollars. Depuis le choc provoqué par le vote britannique pour sortir de l'Union européenne, le dollar se renforce, ce qui affecte la demande des acheteurs munis d'autres devises. L'augmentation de 10% la semaine dernière du nombre de plateformes de forage opérationnelles aux Etats-Unis, indicateur de la production future, pèse aussi sur les cours. Idem en ce qui concerne des indications selon lesquelles l'Iran et la Libye veulent augmenter la production d'or noir. D'après l'agence financière Bloomberg News, qui cite un responsable de la société publique National Iran Oil Co, Téhéran prévoit de doubler ses exportations tant que les marchés seront capables d'absorber ce surcroît d'offre. La Libye prévoit aussi de rouvrir ses ports pétroliers et de rétablir ses niveaux de production, ajoute l'agence. "Des informations venant de Libye tendent à montrer que la production pourrait repartir à la hausse", a dit à Bloomberg Angus Nicholson, analyste chez IG ltd à Melbourne. Lundi à la clôture, le WTI, qui avait déjà beaucoup baissé la semaine précédente, a perdu 65 cents à 44,76 dollars sur le New York Mercantile Exchange. A Londres, le Brent a reculé de 51 cents à 46,25 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Le marché du pétrole reste sur la défensive après la chute des cours de la semaine dernière, qui a ramené l'attention sur des données fondamentales actuellement moroses, avec une offre excessive par rapport à la demande, a résumé dans une note Tim Evans, de Citi. Les cours avaient profité au printemps de nombreux problèmes de production à travers le monde, notamment au Canada et au Nigeria, mais les marchés prennent désormais conscience qu'il en faut plus pour équilibrer durablement l'offre et la demande. Désormais, les marchés s'inquiètent notamment de savoir à quel point la hausse de la production de l'Opep va retarder le rééquilibrage de l'offre et de la demande, a rapporté M. Evans. Emmenée par l'Arabie saoudite, l'Opep contribue largement à lester les cours depuis 2014 en s'abstenant d'abaisser ses objectifs de production. Parmi les éléments défavorables en ce début de semaine, Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, citait des informations selon lesquelles l'Arabie saoudite, premier producteur de l'Opep, devrait pleinement remplir ses obligations de livraison d'or noir à plusieurs clients asiatiques en août. Cela laisse penser que la production de pétrole de l'Opep va demeurer élevée lors des prochains mois, a-t-il expliqué.
Rebond du nombre de puits aux USA Lueur d'espoir dans le paysage international, la production américaine se réduit constamment depuis le début d'année, mais les observateurs s'inquiètent de voir rebondir depuis deux semaines le nombre de puits en activité aux Etats-Unis. Les producteurs américains ont fait repartir 30 puits, ce qui pèse sur le moral des investisseurs, a souligné Bart Melek, de TD Securities. Mais c'est un argument absurde pour passer à la vente, a-t-il relativisé. Quand on voit à quel point leur nombre avait baissé, cette petite hausse ne va pas changer grand-chose. Malgré un léger rebond, le nombre de puits en activité reste inférieur de quelque 80% à ce qu'il était début 2015, selon le décompte établi tous les vendredis par le groupe Baker Hughes. Dans le même ordre d'idée, M. Melek remarquait que les marchés restaient déprimés par l'annonce la semaine précédente d'une baisse moindre que prévu des réserves américaines de brut, alors qu'ils n'ont guère trouvé de soutien dans une chute de hebdomadaire de près de 200.000 barils par jour (bj) de la production de pétrole. C'est vraiment une grosse baisse de production, a-t-il commenté. Mais on est dans une situation qui reste en partie marquée par l'aversion au risque.