Lors de l'inspection du projet de traitement des déchets au niveau de la cimenterie "Lafarge" à Oggaz, M. Abdelkader Ouali, ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, a appelé ce jeudi de Mascara, les investisseurs à saisir l'opportunité qu'offre le marché de recyclage des déchets en Algérie estimé à 38 milliards de dinars. En effet, M. Ouali a indiqué que l'investissement dans le recyclage des déchets en Algérie peut rapporter une valeur financière importante de 38 milliards DA, soulignant que ce domaine est inexploité actuellement. "En plus de sa contribution à l'amélioration des conditions de vie des citoyens à travers l'élimination des déchets, l'investissement dans le secteur de l'environnement offre la possibilité de recyclage et de récupération de nombreux matériaux actuellement jetés dans la nature, tels que le fer, le plastique, l'aluminium et le papier. Des matériaux jusqu'à présent importés au prix fort", a-t-il déclaré. M. Ouali a salué l'initiative du groupe "Lafarge" d'éliminer les déchets en utilisant les fours de la cimenterie, ce qui a permis, durant les deux dernières années, d'éliminer 106 tonnes de médicaments périmés recueillis dans 12 wilayas du pays, en coopération avec le ministère chargé de l'Environnement et le Syndicat national algérien des pharmacies et officines (Snapo). L'élargissement de cette initiative fait l'objet d'un autre projet du même groupe proposé à la direction de l'environnement de Mascara. A ce titre, M. Ouali a instruit le directeur général de l'Environnement au ministère de réfléchir sur la possibilité d'étendre ce processus d'incinération des déchets non recyclables à toutes les usines de ciment du territoire national et de procéder à une campagne de sensibilisation auprès des pharmaciens et centres de soins pour la collecte des médicaments périmés et leur orientation vers ces entreprises. Le ministre a affirmé que le secteur de l'environnement en Algérie "progresse bien après l'investissement de plus de 22 milliards de dollars dans le domaine de raccordement aux réseaux d'eau potable et d'assainissement de toutes les régions du pays et de la réalisation de centres d'enfouissement technique (CET) et de décharges publiques, en plus de la création d'instances spécialisées dans l'environnement". M. Abdelkader Ouali a inauguré, au cours de sa visite dans la wilaya, un centre d'enfouissement technique dans la commune d'El Keurt, réalisé dans le cadre de la coopération entre l'Algérie et la Belgique. A cette occasion, il a reçu des explications sur les différents projets dont a bénéficié le secteur, avant de visiter le projet du jardin urbain dans la forêt de "Zkour" dans la commune de Mamounia. Le ministre a inspecté également le projet de désenvasement du barrage de Bouhanifia où il est procédé au relevage de plus de 6 millions de mètres cubes de vase. Un projet dont le taux d'avancement a atteint 85%. Sur place, M. Ouali a reçu des explications sur les études de réalisation de trois nouveaux barrages, un dans la commune d'Ain Fekkan, d'une capacité de stockage d'un million de mètres cubes, l'autre à Oued El Abd, dans la commune de Oued El Abtal et le troisième "Echaref", dans la commune de Zahana. Il a également inspecté, à Froha, le projet de transfert d'eau du barrage "Ouizert" vers la plaine de "Ghriss" en vue d'irriguer 1.200 hectares, dans une première phase, et s'est enquis de la situation du périmètre irrigué de la plaine "Kechout" (commune d'Ain Frah) sur une superficie de 500 ha extensible. Lors d'une rencontre avec les cadres des secteurs des ressources en eau et de l'environnement, le ministre les a exhortés de redoubler d'efforts pour le développement de ces deux secteurs, l'amélioration des conditions de vie de la population et l'exploitation de toutes les capacités pour créer des activités économiques qui contribuent au développement national.
Création prochaine de commissions de wilayas de contrôle des infrastructures Entre autres, à Oran, M. Abdelkader Ouali a annoncé la création prochaine, au niveau des wilayas et des dairas du pays, de commissions de contrôle des infrastructures d'eau, dans le but de préserver cette ressource vitale. En marge d'une visite de la station de dessalement de l'eau de mer d'El Macta à l'est d'Oran, où il a donné le coup d'envoi à la mise en service de cette infrastructure, le ministre a indiqué que ces commissions, qui seront composées de représentants du secteur des ressources en eau, seront chargées du contrôle des ouvrages hydriques (barrages, réservoirs, ...) et tout ce qui a une relation avec l'eau pour une meilleure exploitation de cette ressource. L'Algérie dispose d'une disponibilité d'eau grâce au programme du président de la République doté de 50 milliards de dollars, a souligné Abdelkader Ouali en rappelant que 31 barrages ont été réalisés dans le cadre de ce programme, neuf sont en cours pour être livrés en 2017 et dix autres sont programmés, en plus de la concrétisation de 123.000 kilomètres de réseaux d'eau et plus de 130.000 réservoirs. Ces acquis nécessitent un accompagnement et une rationalisation de l'exploitation de l'eau, a-t-il ajouté. Le ministre a également fait part de mesures pour préserver l'eau, annonçant le lancement à partir de la wilaya de Mascara d'un nouveau mécanisme de contrôle du réseau d'eau dans toutes les grandes villes et autres du pays, en plus de la dotation de l'entreprise "L'Algérienne des eaux" (ADE) de véhicules et motocyles pour le contrôle. "Nous allons mettre un terme aux branchements illicites aux réseaux d'eau", a-t-il souligné en substance. Au sujet de la tarification, Abdelkader Ouali a déclaré "une augmentation n'est pas à l'ordre du jour", tout en dévoilant qu'elle fait l'objet de réflexion. Dans le même sens, le ministre a fait remarquer qu'il y a une différence dans la tarification entre l'eau consommée par les ménages et celle exploitée par les grandes installations et l'industrie. Le ministre avait annoncé auparavant l'entrée en service de la station de dessalement de l'eau de mer d'El Macta (Oran) et suivi un rapport sur cette infrastructure d'une capacité de production de 500.000 m3 d'eau potable par jour pour alimenter un nombre de wilayas voisines. Cette station, la 11ème du genre à l'échelle nationale, produit 180.500.000 mètres cubes d'eau annuellement, a indiqué Abdelkader Ouali soulignant que cet acquis traduit la volonté et la détermination du président de la République à assurer la disponibilité de cette ressource vitale et un équilibre entre les régions par le biais de transferts. Entrée en production depuis une semaine, cette station permettra l'ouverture de trois couloirs, un vers Oran à partir d'Ain El bya, le second pour alimenter Sig, Mohammadia et Mascara et le troisième sera réservé à l'alimentation de Mostaganem, selon le ministre. Après avoir suivi un rapport sur les étapes de réalisation de ce projet d'un coût de 492 millions, Abdelkader Ouali a visité le laboratoire de contrôle relevant de la station mettant l'accent sur le contrôle permanent de l'eau. Dans ce sens, un cadre de la station a affirmé que la qualité de l'eau est conforme aux directives de l'Organisation mondiale de la santé et la réglementation de l'eau en vigueur en Algérie. S'étendant sur une superficie 17,4 hectares, la station d'el Macta dispose d'un laboratoire de contrôle de l'eau fonctionnant en H 24. Les analyses effectuées par ce laboratoire sont transmis à la Société de l'eau et d'assainissement d'Oran (SEOR), a-t-on indiqué. Le dessalement s'effectue selon le système d'osmose inversé, considéré comme le plus propre et le plus économique dans ce genre d'industrie.