Le pouvoir d'achat en Algérie dépend d'abord de la croissance, et de la croissance du travail des Algériens et des investissements Algériens. Or, en Algérie, la croissance, ou le taux de croissance global de 5,8% et 6,8% hors hydrocarbures, dynamisés essentiellement par le BPPH et certains segments des services, et dont on clame haut et fort depuis quelques années, est bel est bien artificiel, en dépit de toutes les mesures destinées à libérer le travail, à augmenter les salaires, ou à faciliter l'investissement. Pourtant, avec des réserves de changes ayant atteint des niveaux jamais réalisés depuis l'indépendance, l'économie nationale a tous les atouts à même de consolider la croissance hors hydrocarbure dans certains secteurs clés d'activité notamment dans les domaines agricole, industriel ou encore des services. Cependant, le retour à l'inflation entre le premier semestre 2006 et toute l'année 2007 a entraîné une nette détérioration du pouvoir d'achat de la majorité des Algériens, et à défaut d'une stratégie globale et fiable, l'inflation risque de persister encore et bouleverser ainsi tous les indices macro-économiques d'autant plus que la tendance inflationniste gagne du terrain dans le monde entier. Le gouvernement a pensé que pourenrayer la baisse du pouvoir d'achat, ils faut augmenter les salaires. Or, la plupart des économistes se sont rangés à l'idée qu'une hausse de la rémunération ne signifiait pas nécessairement un pouvoir d'achat augmenté. Elle peut en revanche relancer l'inflation, parce que les employeurs tendent à augmenter les prix pour compenser les surcoûts salariaux. Pour éviter cette spirale inflationniste, les économistes suggèrent que les hausses des salaires, ne doivent pas dépasser les gains de productivité. Et que les dépenses publiques et la politique fiscale doivent être cohérentes avec la politique monétaire pour parvenir à créer la stabilité des prix et des salaires et éviter des revirements exagérés dans la politique économique. Pour être efficaces, les efforts de stabilisation doivent comprendre des mesures monétaires et budgétaires cohérentes et soutenues. Un programme d'ajustement et de stabilisation " pouvoir d'achat - productivité " et leur rapport à la gestion budgétaire de la charge nette de la dette peut être validé par le FMI qui conseille de lier les salaires à la croissance réelle. Ces efforts doivent, également, être soutenus et ne pas se limiter à des mesures d'ajustement occasionnelles, qui souvent ne font qu'amplifier les variations cycliques.