"Les sessions de formation dont bénéficient les juges d'instruction des différentes juridictions visent à harmoniser la méthode de travail, car l'instruction constitue la base de l'action pénale", a affirmé samedi à Alger l'inspecteur général au ministère de la Justice, M. Ali Badaoui. En marge d'une session de formation, organisée à l'Ecole supérieure de magistrature au profit de 37 juges d'instruction, M. Badaoui qui figure parmi les encadreurs de cette formation, a indiqué que les cours dispensés permettront aux stagiaires de tirer profit de l'expérience longue et riche des encadreurs dans le domaine. Cependant, grâce à ces sessions de formation, les juges d'instruction inexpérimentés côtoient les anciens et débattent avec eux des problèmes qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur fonction. "Ces sessions de formation sont de nature à favoriser le règlement des affaires de façon plus méthodique et rationnelle", a précisé M. Badaoui qui a relevé qu'une telle démarche contribue à préserver les droits de l'ensemble des parties engagées dans l'action pénale. En outre, la série de sessions de formation destinée aux juges d'instruction des différentes juridictions du pays prendra fin la semaine prochaine avec l'organisation de la dernière session qui bénéficiera à 40 juges. Lors de cette série de formation lancée en 2007, d'une semaine chacune, plusieurs thèmes afférents aux fonctions du juge d'instruction ont été abordés tels que le mandat d'arrêt et le mandat d'amener, les procédés d'instruction et d'investigation dans les cas de certains crimes et l'extension de la compétence territoriale ainsi que l'instruction des affaires transnationales et les procédures à prendre en compte dans ce genre d'affaires. Par ailleurs, rappelons que la législation algérienne prévoit l'existence de services spécialisés contre la criminalité transfrontalière qui travaillent, en collaboration avec Interpol, pour lutter contre le trafic des stupéfiants, l'identification des personnes arrêtées ou recherchées, l'atteinte aux biens et aux personnes, le vol des véhicules. 1 300 dossiers sont annuellement constitués sur divers trafics, stupéfiants, falsification et vols, selon les chiffres publiés par la DGSN. De ce fait, il faut noter que quelle que soit la force d'un pays, il ne peut lutter seul contre le crime organisé, qui est constitué de réseaux transfrontaliers pour alimenter ces trafics. Il s'agit de réseaux très bien constitués, utilisant des techniques modernes pour accomplir leurs forfaits. La convention des Nations unies du 15 novembre 2000, qui est le fruit d'une concertation de la communauté internationale, permet la conjugaison des efforts et des moyens sur le plan technologique, pour prévenir et lutter efficacement contre le crime organisé. Le droit international ne peut cependant à lui seul suffire, il faut une concertation et une solidarité dans l'effort, la mise en place de mécanismes qui sont autant de passerelles entre les Etats pour organiser cette concertation et permettre une coopération. Enfin, l'harmonisation des méthodes de travail des juges d'instruction reste incontournable pour assurer le bon déroulement de l'action pénale contre le crime transnational.