Les ventes au détail au Royaume-Uni ont diminué en août, signant leur plus mauvaise performance depuis deux ans dans un contexte marqué par le Brexit, d'après une étude publiée mardi par la fédération des commerçants britanniques (BRC) et le cabinet KPMG. Cette étude mensuelle fait état d'une baisse de 0,3% de ces ventes sur un an, et même de 0,9% à périmètre comparable (c'est-à-dire en comparant avec les mêmes magasins). En juillet, ces données avaient au contraire fait apparaître des hausses respectives de 1,9% et de 1,1%, ce qui avait agréablement surpris juste après la décision choc des Britanniques de quitter l'UE lors du référendum du 23 juin. La directrice du BRC, Helen Dickinson, a averti dans un communiqué qu'il ne fallait pas tirer trop de conclusions hâtives des données décevantes du mois d'août. "Comme nous l'avons vu ces deux derniers mois, les indicateurs sur la santé de l'économie sont volatils. En fait, peu semble avoir vraiment changé dans l'attitude des consommateurs britanniques depuis le référendum et ce sont toujours les mouvements à l'oeuvre jusque-là qui déterminent les ventes", a-t-elle expliqué. Ces données pourraient donner un avant-goût de la publication des statistiques officielles sur les ventes au détail dans le pays, attendues le 15 septembre. D'après l'Office des statistiques nationales (ONS), ces ventes avaient vigoureusement progressé en juillet sur un mois. "La croissance des ventes au détail pourrait rebondir de nouveau à court terme, mais nous prévoyons un ralentissement général de la hausse l'an prochain", a prévenu Samuel Tombs, analyste chez Pantheon Macroeconomics. A l'origine de ces difficultés prévues, il a évoqué la hausse des prix prévisible liée au renchérissement des données importées du fait de la chute de la livre sterling, ainsi qu'une prudence des entreprises à embaucher au vu des incertitudes entourant le processus de sortie britannique de l'UE. Les indicateurs publiés depuis la décision choc des Britanniques de la fin juin sont globalement mitigés, mais ne sont pas aussi catastrophiques qu'attendu par de nombreux économistes qui craignaient un impact immédiat et dévastateur sur la confiance et l'attitude des consommateurs et des entreprises.