Les prix du pétrole regagnaient du terrain lundi en cours d'échanges européens, la perspective d'une relance de la production libyenne s'éloignant avec la reprise des combats dans la région productrice du croissant pétrolier. Vers 10H00 GMT , le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 46,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le mois d'octobre s'adjugeait 63 cents à 43,66 dollars. La semaine dernière, les cours du pétrole avaient fortement reculé (de 4,67% pour le Brent, de 6,21% pour le WTI), secoués par les craintes des investisseurs sur une surproduction du marché alors que la demande stagne, notamment motivées par la perspective de la reprise des exportations libyennes. La reprise des combats en Libye montre que le rebond des exportations de brut ne se fera pas de lui-même, comme nous avons déjà pu le voir maintes fois, commentait Bjarne Schieldrop, responsable des analyses de SEB Markets. Les autorités basées dans l'Est, qui contrôlent la région productrice du Croissant pétrolier, ont en effet dû repousser dimanche une offensive lancée par une milice alliée au gouvernement d'union nationale libyen (GNA), qui visait à reprendre le contrôle de terminaux. Un réservoir de brut a pris feu lors des combats dans le port d'al-Sedra, a précisé la Compagnie nationale du pétrole (NOC) dans un communiqué. La Libye produit actuellement 0,25 million de barils par jour, alors qu'elle en produisait 1,6 million auparavant, et qu'elle dit qu'elle pourrait revenir à une production d'un million de barils par jour avec l'accord politique actuellement en place, rappelait Bjarne Schieldrop. En outre, les prix montent après des déclarations du président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a assuré dimanche que les producteurs de pétrole, membre ou non de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, NDLR), étaient proches d'un accord qui permettraient de stabiliser le marché, soulignait Jasper Lawler, analyste marché CMC Markets. Les gains du pétrole restaient cependant modérés en regard des pertes de la semaine dernière alors que les investisseurs attendaient la réunion informelle de l'Opep la semaine prochaine. Prévue le 27 septembre à Alger, cette réunion sera une rencontre de concertation et non pas de prise de décisions, a affirmé samedi le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo.
Venezuela et Libye font monter les prix en Asie Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse, lundi en Asie, à la faveur de la situation confuse en Libye et des déclarations optimistes du Venezuela sur la possibilité d'un accord international pour geler l'offre. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se réuniront la semaine prochaine de façon informelle à Alger avec des producteurs non membres du cartel pour discuter de la surabondance actuelle de l'offre qui plombe les prix depuis deux ans, et des moyens de soutenir les cours. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a assuré dimanche, en clôture du 17e sommet du mouvement des pays non-alignés, dont il assumait la présidence, que les producteurs de pétrole étaient "proches" d'un accord pour stabiliser les prix du brut. Vers 03H45 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre, référence américaine du brut, gagnait 79 cents, à 43,82 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en novembre, progressait de 78 cents, à 46,55 dollars. Vendredi, les cours du pétrole avaient terminé en baisse, les inquiétudes sur la surabondance de l'offre, à court comme à plus long terme dominant à nouveau le marché. Le cours de WTI a perdu 88 cents au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, a lui aussi reculé, de 82 cents sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Une offensive lancée par une milice alliée au gouvernement d'union nationale libyen (GNA) pour reprendre le contrôle de terminaux du Croissant pétrolier a par ailleurs été repoussée dimanche par les forces d'une autorité rivale basée dans l'Est de la Libye. Un réservoir de brut a pris feu lors des combats dans le port d'al-Sedra, a précisé la Compagnie nationale du pétrole (NOC) dans un communiqué. Un tanker battant pavillon maltais, le Seadelta, censé recevoir une cargaison de brut de Ras Lanouf destinée à l'Italie, "a dû se retirer vers un lieu sûr au large après les nouveaux combats qui ont éclaté près du port", a-t-elle ajouté. "Les bruits de l'Opep quant à un possible accord sur la production, les affrontements autour d'un terminal qui devait effectuer ses premières livraisons depuis 2014 ont contribué au rebond du Brent et du WTI", a estimé Jeffrey Halley, analyste chez OANDA.