Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a atterri hier à Bagdad pour une visite non annoncée. Il va faire le point sur l'offensive des forces irakiennes contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) à Mossoul. Lors de cette visite d'un jour, le chef du Pentagone doit rencontrer le chef militaire de la coalition internationale anti-djihadistes, le général américain Stephen Townsend, et le Premier ministre irakien Haider al-Abadi. Ashton Carter va faire le point sur les opérations en cours autour de Mossoul (nord), dernier bastion de l'EI en Irak, et revenir sur les efforts nécessaires pour que la deuxième ville d'Irak retourne à une vie normale après sa reconquête ainsi que sur les conditions dans lesquelles elle sera gouvernée. "Il y aura un gros travail de reconstruction et de stabilisation à faire", a déclaré le chef du Pentagone aux journalistes qui l'accompagnent. Il est "crucial" que ces efforts "ne soient pas en retard sur l'effort militaire" en cours, a-t-il souligné. M. Carter cherche aussi à faciliter un accord entre Ankara et Bagdad sur la participation de troupes turques à la bataille de Mossoul, à laquelle le gouvernement irakien est pour l'instant opposé et qui a entraîné des frictions entre ces deux capitales. Couvre-feu à Kirkouk Sur le terrain, l'armée irakienne a annoncé avoir lancé samedi une opération visant à reconquérir une ville chrétienne, Qaraqosh, dans les environs de Mossoul. Qaraqosh, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Mossoul, s'est vidée de sa population en 2014, lorsque les djihadistes du groupe Etat islamique ont pris le contrôle de la région. A Kirkouk, les autorités ont étendu à une deuxième journée le couvre-feu décrété après l'attaque de postes de police et d'autres sites par l'EI dans cette ville sous le contrôle des peshmergas. Haider al-Abadi a ordonné vendredi soir à une brigade de l'armée de faire marche sur Kirkouk pour aider les peshmergas à venir à bout des djihadistes toujours retranchés dans certains bâtiments. Les combattants kurdes ont pris le contrôle de Kirkouk en 2014, après le retrait de l'armée irakienne de la région, face à l'avancée-éclair de l'EI dans le nord et l'ouest de l'Irak. Depuis vendredi, 35 personnes ont été tuées dans les affrontements à Kirkouk, dont quatre ingénieurs iraniens qui effectuaient des travaux de maintenance dans une centrale électrique située au nord de la ville, selon une source médicale. Ce bilan n'englobe pas les djihadistes qui ont été tués ou se sont fait exploser durant ces affrontements.