L'or a légèrement progressé cette semaine avec une demande soutenue en Inde, et malgré la vigueur du dollar. Le cours du métal jaune, qui s'était envolé fin juin après le vote du Brexit avant de chuter début octobre, peine à repartir du fait d'un dollar en pleine forme. "L'or reste très sensible aux attentes sur une hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine, et pourrait chuter en cas de signal fort qui irait dans ce sens", a expliqué Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. Une hausse des taux d'intérêts renforcerait le dollar, et pousserait les investisseurs à délaisser les valeurs refuges comme l'or et l'argent. Le cours de l'or a néanmoins profité de la demande indienne. "Selon des sources industrielles, les importations d'or pourraient atteindre entre 60 et 70 tonnes en octobre, ce qui serait leur plus haut niveau depuis janvier", ont estimé les analystes de Commerzbank. Selon eux, la demande est particulièrement forte en raison des festivals qui se dérouleront à la fin du mois, et au cours desquels il est traditionnel d'offrir de l'or. Les autres métaux précieux n'ont pas profité de ce phénomène, et sont restés stables sur la semaine. "Le platine et le palladium semblent avoir mis un terme à leur chute et se stabilisent, car la pression mise par les investisseurs spéculatifs retombe maintenant qu'ils ont réduit leurs investissements dans les dernières semaines", ont expliqué les analystes de Commerzbank. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.266,05 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.251,75 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 17,51 dollars, contre 17,47 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 927 dollars, contre 933 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 619 dollars, contre 642 dollars à la fin de la semaine précédente. Dollar fort et un rééquilibrage du marché Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont légèrement reculé sur la semaine, la vigueur du dollar refroidissant les marchés qui observaient par ailleurs des indicateurs venus de Chine. Le cuivre, l'aluminium et le nickel ont reculé, tandis que le plomb et le zinc ont résisté à la tendance pour finir la semaine en légère hausse. "La vigueur du dollar éclipse les facteurs fondamentaux et mettent les prix des métaux sous pression car des fonds d'investissement en profitent pour engranger des bénéfices", ont commenté les analystes de UniCredit. La hausse du billet vert, qui sert de monnaie d'échange aux métaux de base, permet en effet aux investisseurs utilisant d'autres devises de faire grimper leurs profits au moment de la vente. La baisse des prix s'explique cependant également par une hausse de l'offre. "Avec l'augmentation des prix (depuis le début de l'année), de façon significative dans certains cas, des unités de production sont en train d'être réactivées", ont expliqué les analystes de Commerzbank. "Des métaux aux marchés moins importants comme le plomb, l'étain et le zinc font mieux que le cuivre et l'aluminium à cause de limites de l'offre", ont précisé les experts de Société Générale. Le cuivre recule, la demande s'amoindrit Le cours du cuivre ne s'est pas remis de sa chute de la semaine dernière, et a légèrement reculé sur la semaine. Les données publiées cette semaine par le Groupe international d'études du cuivre (ICSG) ont montré que le déficit de l'offre, responsable de la hausse des prix sur l'année, a commencé à s'estomper cet été. "Selon l'ICSG, le marché mondial du cuivre a connu un excédent de l'offre élevé en juillet, de 105.000 tonnes, ce qui est attribuable à la faiblesse de la demande chinoise", ont souligné les analystes de Commerzbank. Ils ont cependant rappelé qu'il y avait toujours un déficit de 191.000 tonnes de l'offre sur les sept premiers mois de l'année, à comparer à un léger surplus de 32.000 tonnes pour la même période l'année dernière. "Mais les données d'août et de septembre disponibles pour la Chine montrent que les importations sont restées à leur bas niveau de juillet à cause d'une production domestique solide, ce qui peut expliquer la mauvaise performance des prix au troisième trimestre", ont-ils noté. La semaine dernière, la Chine avait fait état d'une baisse de ses importations de 25% en septembre par rapport au même mois en 2015, à 340.000 tonnes. La production d'aluminium chinoise décolle L'aluminium a atteint son point le plus bas en près d'un mois jeudi, à 1.608 dollars la tonne. La production chinoise a été de 2,75 millions de tonnes en septembre, selon des données gouvernementales rapportées par les analystes de Macquarie. "C'est la deuxième plus forte production sur un mois, derrière les 2,76 millions de juin 2015, et représentent une hausse de la production de 1,3% par rapport à septembre 2016 et de 1,4% par rapport au mois précédent", ont-ils détaillé. "Nous n'avons aucun doute que le redémarrage des fonderies et l'augmentation des unités de production, longtemps anticipé, sont enfin en route, ce qui rend les prix vulnérables", ont-ils prévenus. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4.654 dollars vendredi, contre 4.767,50 dollars le vendredi précédent.