Au moins 232 personnes ont été massacrées par le groupe Etat Islamique (Daech) cette semaine, près de Mossoul (Irak), alors que les troupes irakiennes s'approchaient de cette ville, a déclaré hier à Genève un porte-parole de l'ONU. Des informations ont fait état d'exécution par balles mercredi 26 octobre de 232 personnes, a indiqué la porte-parole du Haut-commissariat pour les droits de l'homme, Ravina Shamdasani. Parmi les victimes, a-t-elle ajouté, figurent 190 anciens officiers de sécurité irakiens. Ces informations ont été corroborées dans la mesure du possible, a-t-elle ajouté, soulignant que le nombre total de personnes tuées pourrait être supérieur. La porte-parole a indiqué que les tueries sous forme d'exécutions ont eu lieu alors que l'EI met en place sa stratégie consistant à forcer les habitants des régions proches de Mossoul, à se regrouper dans la ville, dernier bastion de l'EI en Irak. Le Haut-commissariat pour les droits de l'homme a ajouté que les jihadistes voulaient utiliser ces personnes comme des boucliers humains, dans la bataille de Mossoul contre les troupes d'élite irakiennes soutenues par les Etats-Unis. Le groupe Etat islamique a forcé des dizaines de milliers de personnes à quitter leurs foyers dans certains districts autour de Mossoul, a déclaré la porte-parole. Parmi leurs victimes figurent des civils qui ont refusé de quitter leurs foyers et des personnes ayant travaillé pour les forces de sécurité du gouvernement irakien. 800 à 900 djihadistes tués Un général américain a indiqué jeudi qu'entre 800 et 900 combattants du groupe Etat islamique (EI) auraient été tués depuis le début le 17 octobre de l'offensive terrestre des forces irakiennes pour reprendre le fief jihadiste de Mossoul. Nous estimons qu'elles ont probablement tué environ 800 à 900 combattants de l'EI au cours des opérations lancées il y a une semaine et demi, a déclaré le général Joseph Votel, à la tête du Commandement central de l'armée américaine (Centcom), dans un entretien accordé dans un lieu non dévoilé. Le commandant des forces américaines au Moyen-Orient a toutefois souligné qu'il était difficile de fournir des chiffres précis alors que les combattants de l'EI se déplacent autour de Mossoul et tentent de se fondre dans la population. L'EI n'a plus la capacité de se déplacer en grands convois, et cela rend plus difficile de remplacer les pertes au sein de ses effectifs si elles sont importantes. Mais la coalition internationale anti-EI conduite par les Etats-Unis souligne que les djihadistes peuvent encore se déplacer en petits groupes. Les forces de sécurité irakiennes et combattants kurdes avancent en direction de Mossoul depuis plusieurs axes, et leur progression a été jusque-là relativement rapide vers la deuxième ville d'Irak. L'offensive, lancée il y a dix jours, se concentre pour le moment sur les localités et villages des alentours de Mossoul. La résistance pourrait être plus importante quand les forces irakiennes tenteront de franchir les lignes de défense de l'EI et d'entrer dans la ville. Les militaires américains estimaient récemment qu'il y avait de 3 à 5.000 combattants djihadistes dans la ville même ainsi que plus de 1.000 à 1.500/2000 autres dispersés à sa périphérie pour retarder l'assaut des forces irakiennes. La coalition internationale a déjà prévenu qu'elle n'utilisait pas le bilan des victimes comme mesure d'efficacité dans la campagne anti-EI en Irak et en Syrie. Mais en dépit de cette affirmation, des bilans comme celui-là sont annoncés périodiquement.