La coopération euroméditerranéenne revient aux devants de la scène régionale cette semaine, avec l'ouverture des travaux de la session des 5+5 qui aura lieu demain et après demain à Rabat, dans le royaume marocain. Plusieurs questions qui marquent l'actualité politique et économique dans le bassin occidental de la Méditerranée sont inscrites à l'ordre du jour de cette réunion des représentants des gouvernements des pays des deux rives de la Méditerranée, à savoir, la France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal et Malte côté nord, et l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie côté sud. L'Algérie a confirmé sa participation à cette réunion régionale à laquelle le gouvernement sera représenté par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. De prime abord, il est attendu, lors de cette rencontre au sommet, de voir les représentants des gouvernements des dix pays en question se pencher sur des dossiers qui tiennent en halène ces derniers mois l'opinion régionale. Dans ce sillage, selon le communiqué officiel ayant annoncé cette réunion, les débats seront focalisés sur la problématique sécuritaire, le phénomène de l'émigration clandestine et les questions ayant trait à la relance de la coopération régionale dans les domaines économiques. De ce fait, il y a lieu de noter qu'au volet sécuritaire, l'heure est au débat sur les possibilités de mettre en place des stratégies communes et des dispositifs tant logistique que technique qui permettront aux dix pays faisant partie du groupe des 5+5 de coordonner leurs efforts en matière de lutte contre le terrorisme international. Au chapitre relatif à l'émigration clandestine, il sera question de saisir le fléau sous tous ses aspects et, sur ce registre, il est clair que les membres des gouvernements des pays de la rive sud saisiront l'opportunité de la réunion de Rabat pour exhorter leurs homologues de la rive nord à s'impliquer davantage dans la lutte contre ce phénomène en mettant en place, d'une manière équitable, les moyens adéquats, politiques et matériels, pour endiguer le phénomène des "harraga". A titre de rappel, dans un passé récent, l'Algérie a rejeté une vision émise par la Commission européenne quant à la lutte contre l'émigration clandestine. Vision où les pays du nord ont tenté de faire jouer aux pays maghrébins le rôle du bouclier dans la politique de lutte contre l'émigration clandestine. Au plan économique, les cinq pays du nord de la Méditerranée, à la veille de l'ouverture des travaux de la réunion de Rabat, ont réitéré leur volonté de relancer le processus de la coopération économique et commerciale dans la région. Dans leur démarche, ces derniers, (les représentants des cinq pays européens en l'occurrence) ont fait savoir ouvertement que leur objectif primordial, à travers leur politique de coopération régionale, consiste en la mise en place de stratégies qui permettront d'endiguer l'avènement des économies émergentes, à l'instar de la Chine dont la percée dans les pays nord-africains est désormais perçue comme une sérieuse menace eu égard au climat de concurrence que les entreprises chinoises suscitent sur le marché régional. Enfin, et étant conscients de l'ampleur des dangers que représente la criminalité internationale, les représentants des gouvernements des 5+5 évoqueront, outre les questions liées au terrorisme, des sujets ayant trait au blanchiment d'argent, au trafic international et autre cybercriminalité.