Suite au décès du leader cubain, Fidel Castro, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a décrété un deuil national de huit jours; le président a également adressé, ce samedi, un message de condoléances au président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres cubain, Raul Castro Ruz. Ce décès a été une "grande perte" pour le peuple algérien, c'est ce qu'a affirmé le président dans son message. "J'ai appris avec une immense tristesse le décès du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz. Permettez-moi, en ce jour de deuil pour le peuple cubain et pour sa famille, de vous présenter, au nom du peuple et du gouvernement algériens ainsi qu'au mon nom personnel, nos plus sincères condoléances et vous assurer de notre compassion et de notre solidarité", écrit le chef de l'Etat dans son message. "Avec sa disparition, je perds personnellement, un ami et un compagnon de plus d'un demi-siècle. C'est aussi une grande perte pour le peuple algérien qui entretient une relation particulière avec El Commandante, faite de respect, d'admiration et d'affection mutuels", ajoute-t-il. "Une relation, poursuit le président de la République, qui trouve aussi sa singularité dans le partage de quelques pages de l'histoire de la glorieuse lutte de libération nationale et dans lesquelles El Lider Maximo avait joué un rôle de premier plan aux côtés du peuple algérien". "Ce compagnonnage de lutte trouvera son prolongement après l'accession de l'Algérie à l'indépendance et se manifesta par une solidarité et un soutien à la reconstruction de notre pays ruiné par une guerre coloniale dévastatrice", a relevé le président Bouteflika. Une page de l'histoire contemporaine a disparu Le président de la République souligne qu'"avec la disparition de Fidel Castro, se tourne une page de notre histoire contemporaine", rappelant que le défunt "a été au cœur de tous les événements qui ont façonné le 20e siècle et un témoin d'une perspicacité inégalée des évolutions de ce siècle et de ses tumultes". "J'ai déjà dit que Fidel a la rare faculté de voyager dans le futur, de revenir et nous le raconter. Il aura mérité sans conteste de figurer au panthéon des rares hommes qui ont été à la fois précurseurs et acteurs des dynamiques qui ont dessiné la marche de notre monde", rappelle-t-il. "Je salue en lui un authentique défenseur des valeurs de paix, de respect de la souveraineté nationale et de son combat intransigeant en faveur du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", a encore écrit le chef de l'Etat. "Je rends également hommage à son parcours exemplaire de jeune avocat épris des nobles valeurs de justice, de l'exceptionnel chef révolutionnaire, de fondateur et clairvoyant dirigeant de sa nation et d'homme d'Etat éclairé", affirme le président Bouteflika. Le président de la République a fait remarquer que le défunt "a su forcer l'admiration de tous, y compris de ses plus farouches adversaires, en restant fidèle aux valeurs et idéaux pour lesquels il a dédié toute sa vie". Un repère exceptionnel Pour le chef de l'Etat, le regretté Fidel Castro "incarne pour ses nombreux admirateurs le combat qui a brisé le joug de l'asservissement et de la domination", ajoutant que "le Lider Maximo demeurera un repère exceptionnel et pour la postérité un exemple de générosité et de rectitude". "En vous renouvelant, Excellence et cher ami, mes condoléances les plus attristées et en vous priant d'être mon interprète auprès de votre auguste famille et du peuple cubain ami, de mes sentiments de sympathie et de solidarité, je vous prie d'agréer l'expression de ma très haute et cordiale considération", conclut le président Bouteflika. Avec le décès de Fidel Castro, père de la Révolution cubaine et grand défenseur des causes justes à travers le monde, l'Algérie perd un grand ami dont le pays a toujours été un allié et un partenaire de poids. Ami fidèle de l'Algérie, Castro, qui avait quitté le pouvoir en 2006, avait même revêtu lors d'une de ses rares apparitions publiques, en août dernier, un survêtement aux couleurs de l'équipe algérienne lors d'une cérémonie officielle organisée en son honneur pour montrer son fort attachement à l'Algérie. Lors de sa visite officielle à Cuba, au mois d'octobre dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avait rendu visite au leader cubain, lui remettant, en guise d'amitié, un burnous, un habit traditionnel typiquement algérien. Le leader cubain, malgré la distance géographique séparant l'Algérie à son pays, avait toujours entretenu des relations d'amitié et de fraternité avec les différents dirigeants algériens. Déjà en octobre 1962, quelques mois à peine après l'indépendance du pays, Fidel Castro recevait à La Havane, feu président Ahmed Ben Bella. En effet, dès les premières heures de son indépendance, l'Algérie trouvera en Cuba un appui de taille dans ses efforts de reconstruction nationale, notamment dans le domaine de la santé. Depuis, les échanges de visites entre les chefs d'Etat des deux pays ont toujours caractérisé les relations algéro-cubaines et les Algériens se rappellent les visites historiques qu'avait effectuées Fidel Castro en Algérie en 1972 et 1976 où il avait été accueilli en grande pompe. Sa dernière visite officielle en Algérie remonte à mai 2001. Il convient aussi de signaler la participation remarquable de Castro au sommet des pays du Mouvement des Non-Alignés qu'avait abrité Alger en septembre 1973. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait également effectué des visites officielles à Cuba en 2000 et en 2009. Toutes ces visites témoignent de la qualité des relations qui ont toujours lié Alger et La Havane qui partagent les mêmes positions sur différentes questions d'intérêt commun au niveau des Nations unies, du Mouvement des Non-alignés et sur le dialogue Sud-Sud.