La France, l'Italie, l'Espagne, pour ne citer que ces trois pays au sein du groupe des "5+5", possèdent une grande expérience et un savoir-faire dans le domaine des PME/PMI qui peuvent grandement contribuer au développement de l'Algérie qui ambitionne de densifier le tissu industriel à partir d'entreprises de taille gérable, maîtrisable, qui se concentrent sur leurs points, du genre d'entreprises que le secteur peut mener vers le succès. Le cadre d'une telle coopération existe dans le groupe " 5+5 " qui se réunit périodiquement mais qui semble pour le moment ne trop s'intéresser qu'aux questions de sécurité. Les cinq d'un côté et les cinq de l'autre côté ont des intérêts convergents mais ce ne sont pas tous ces intérêts qui s'expriment de part et d'autre avec la même urgence. L'Algérie remet quand même les pendules à l'heure de la globalité en insistant sur le fait qu'effectivement sont recherchés la prospérité partagée et la création d'une zone de libre-échange euro-méditerranéenne mais que de tels objectifs sont liés d'abord à la libre circulation des personnes. Il est impossible de parler de prospérité dans les deux rives si les 5 pays de l'arc latin ne développent pas la vision selon laquelle une politique de sécurité commune a besoin que s'échangent des mesures de confiance. Celles-ci consistent d'abord en un engagement à concevoir toute politique économique de part et d'autre obligatoirement liée à une politique de co-développement, ensuite à engager une politique de coopération économique qui intègre des projets communs, enfin à permettre une libre circulation des personnes pour ne pas se laisser accréditer la thèse que les marchandises vont circuler dans un sens et les capitaux dans l'autre, en somme une zone de libre-échange dont le fonctionnement dépendra de la capacité des cinq pays maghrébins à devenir de bons clients.C'est à ces conditions que pourra et devra se construire un partenariat d'exception, à la hauteur des enjeux que les dix pays se devront de gagner ensemble, car tout justifie l'accord d'un partenariat d'exception. Il est vrai que ce groupe se réunit maintenant périodiquement, de tradition, mais si le partenariat défini dans le cadre euro-méditerranéen, conformément à la déclaration de Barcelone, n'a pas encore rempli ses promesses, quand il s'agit d'en dresser un bilan pour tout le pourtour méditerranéen, rien n'empêche que le groupe des " 5+5 " lève les obstacles qui en ont freiné le processus tel que défini à Barcelone pour l'appliquer au versant occidental de la Méditerranée, c'est-à-dire à l'espace qui regroupe les cinq pays du Maghreb et les cinq pays de l'arc latin.