Le prix Malek Haddad, une distinction qui récompenses tous les deux ans les jeunes écrivains algériens d'expression arabe, est allé, cette année et pour sa quatrième édition, à Kamel Kerour de Sétif pour son roman, Terras, l'épopée du chevalier disparu et à Abir Chahrazed de Constantine pour son récit Le carrefour des époques. D'une valeur de 15 000 dollars, ce prix qu'a initié, en 2001, l'écrivaine algérienne, Ahlam Mostaghanemi, est sponsorisé par l'ENTV, l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA) ainsi que l'association littéraire, El Ikhtilef. Lors de la remise de ce trophée à la Bibliothèque nationale, son initiatrice a déploré le fait que la manifestation, “ Alger, Capitale de la culture arabe”, n'a prévu aucune aide dans son colossal budget pour soutenir ce prix. Ahlam Mostaghanemi a annoncé, par ailleurs, de déplacer le prix Malek Haddad, vers un pays arabe qui saurait “le soutenir et l'encourager”. De son côté, Hamraoui Habib Chawki, directeur général de l'ENTV, a annoncé une revalorisation de cette distinction. “Nous en doublerons le montant pour l'année prochaine” a souligné le directeur général de l'Unique en annonçant une rallonge de 500.000 DA pour cette année. Déplorant le manque de considération vis-à-vis des jeunes écrivains algériens, la romancière Ahlam Mostaghnemi en appelle aux responsables pour davantage d'encouragement et d'aide à la chose littéraire. Car il faut savoir que les prix littéraires sont une nouveauté chez nous, et leur portée est plus symbolique et locale qu'autre chose. Hormis le prix Malek Haddad, le prix Mohamed Dib, et le prix des libraires, remis chaque année lors de la clôture du Salon international du livre d'Alger, les trophées littéraires restent non seulement une conception très nouvelle chez nous, mais aussi, à porte limitée. Portée limitée du point de vue de la valeur “ marchande ” de ce trophée et de sa valeur éditoriale, puisque le tirage des romans distingués n'est pas systématiquement gonflé. “ Mon roman est un appel au militantisme, au patriotisme et au nationalisme” a expliqué Abir Scherazed lors de cette réception à la BN. Pour sa part, l'autre lauréat, Kamel Kerour, a précisé que “le prix, que je viens de recevoir constitue pour moi une grande marque de marketing. Le thème est une vision moderne sur nos traditions. Je prépare encore d'autres romans sur le même thème” a-t-il soutenu. Terras, l'épopée du chevalier disparu et Le carrefour des époques, ont été publiés en coproduction avec deux maisons d'édition, l'une algérienne et l'autre libanaise. La remise des prix a eu lieu en présence de la critique littéraire libanaise Mounia Laïd qui a été présidente du comité de lecture de ce prix. La critique a expliqué ce choix par la pertinence des deux œuvres, “ augurant de par la qualité de l'écriture et la maîtrise des techniques du récit des romanciers lauréats, d'une riche production littéraire ”. Pour sa part, la romancière, Ahlam Mostaghanemi, a estimé que “la réussite de ce rendez-vous est qu'il ait résisté pendant huit ans à l'indifférence”, ajoutant qu'“il est temps d'aider les jeunes créateurs à produire dans le champ culturel”. Né le 25 juillet 1927 à Constantine, Malek Haddad, est un écrivain et poète algérien d'expression française. Son premier recueil, Le Malheur en danger paraît en pleine guerre de Libération, alors que le second, Ecoute, je t'appelle, sort en 1961. Entre-temps, il écrira quatre romans: La dernière impression , Je t'offrirai une gazelle, L'élève et la leçon et Le Quai aux fleurs ne répond plus.