L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, prévoit de ramener son déficit budgétaire à 53 milliards de dollars en 2017, contre 79 milliards en 2016, un chiffre révisé en baisse par rapport aux prévisions grâce à une compression des dépenses dictée par la chute des recettes pétrolières. Le royaume saoudien, première économie du monde arabe, prévoit des dépenses de 890 milliards de riyals (237 milliards de dollars) et des revenus de 692 milliards de riyals (184 milliards de dollars) dans son budget pour 2017, a annoncé le gouvernement. Ce budget intervient à un moment où la situation économique reste très volatile, a déclaré le roi Salmane en notant un ralentissement de la croissance mondiale et une baisse des prix du pétrole qui a eu un impact sur notre pays. Le gouvernement de Ryad, qui a adopté une politique d'austérité pour faire face à la chute de ses recettes pétrolières, a en outre indiqué avoir réussi à contenir son déficit 2016 à 297 milliards de riyals (79 milliards de dollars). C'est mieux que les prévisions pour cette année qui étaient de 326 milliards de riyals (87 milliards de dollars), selon le communiqué du gouvernement. En 2016, les revenus de l'Etat se sont établis à 528 milliards de riyals (141 mds USD), en hausse de 2,7% par rapport à ce qui était attendu, et ses dépenses se sont chiffrées à 825 milliards de riyals (220 mds USD), en baisse de 1,8% par rapport aux prévisions. Pour l'année prochaine, le gouvernement a prévu des revenus pétroliers de 480 milliards de riyals (128 mds USD), en hausse de 46% par rapport à 2016, indique le gouvernement sans préciser le prix du baril retenu lors de l'élaboration du budget. Progrès en matière d'austérité Le secteur militaire se voit consacrer dans le nouveau budget une enveloppe de 191 milliards de riyals (51 mds USD), en baisse de 11% par rapport à 2016, et celui de la sécurité plus de 96 milliards de riyals (25,6 mds USD). Le royaume a dû suspendre des projets d'infrastructures, réduire les salaires des ministres et geler les salaires des fonctionnaires après un déficit record de 97 milliards de dollars en 2015. Ce déficit, qui représentait 15% du PIB saoudien, était l'un des plus importants des pays émergents, selon des analystes. Le gouvernement a procédé cette année à des réductions sans précédent des subventions sur les carburants et les services dans un pays longtemps habitué à des prix à la pompe parmi les moins chers au monde. Le ministre de l'Energie, Khaled al-Faleh, a expliqué que les prix des produits pétroliers dans le royaume devraient encore augmenter en 2017 pour s'adapter à l'horizon 2020 aux prix sur le marché international. Cette augmentation sera progressive et accompagnée d'une aide aux citoyens pour qu'ils puissent supporter son impact sur leur pouvoir d'achat, a-t-il assuré. Après une année d'austérité, les commerces sont confrontés à une chute de leurs ventes et les consommateurs à un pouvoir d'achat en baisse. Mais le ministre des Finances Mohammed Aljadaan a affirmé qu'il n'y aurait pas d'impôt sur le revenu des citoyens, des résidents et des sociétés saoudiennes durant les quatre prochaines années. Le gouvernement cherche en outre à faire du secteur privé un partenaire solide pour réussir ses réformes économiques, a-t-il encore dit, en promettant davantage de transparence dans la politique économique et financière du royaume. Compte tenu de l'opacité des annonces politiques, le nouveau budget donnera aux investisseurs l'occasion de mesurer l'engagement du gouvernement à (poursuivre sa politique) d'austérité budgétaire, a estimé Capital Economics dans une étude. Le gouvernement a fait des progrès significatifs en matière d'austérité ces deux dernières années, a ajouté la société de conseil britannique. La politique d'austérité a été dictée par l'effondrement des recettes pétrolières, consécutif à la chute des cours du brut qui ont reculé d'environ 50% depuis la mi-2014. Cette situation a conduit le royaume saoudien à diversifier son activité économique, trop dépendante du pétrole. En avril, il a annoncé un ambitieux programme, Vision 2030, au centre duquel figure la vente de 5% du géant pétrolier public Aramco et la mise en place d'un fonds souverain de 2 000 milliards de dollars. Le gouvernement table sur des économies de 200 milliards de riyals (53 mds USD) en cinq ans grâce à des réductions des subventions sur l'eau et l'électricité.