La communauté internationale est convaincue plus que jamais de l'urgence de mettre en œuvre la solution à deux Etats, "la seule voie possible" pour le règlement du conflit israélo-palestinien, et du "grave danger" que représente la poursuite de la colonisation israélienne pour le processus de paix dans la région. Après le vote au Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'une résolution qui condamne la politique de colonisation de l'occupant israélien, plusieurs pays, Etats-Unis en tête, continuent d'afficher leur plein soutien à cette solution des deux Etats. La solution à deux Etats "en grave danger" Mercredi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, a prononcé un discours exposant la vision de l'administration de Barack Obama sur le Proche-Orient, après l'adoption de la résolution 2334. Rappelons que Kerry doit quitter ses fonctions le 20 janvier (date de la prise de fonction de la nouvelle administration de Donald Trump). Dans son intervention, il a réaffirmé que la solution à deux Etats était "la seule voie possible pour obtenir une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens". Mais cette solution, a-t-il averti, est "en grave danger", en raison de l'obstination d'Israël à poursuivre ses projets de colonisation dans les territoires occupés. M. Kerry a soutenu que l'adoption de la résolution à l'ONU condamnant les colonies israéliennes "visait à préserver la solution à deux Etats" avant d'ajouter: le statu quo au Proche-Orient mène à "une occupation perpétuelle". Selon le responsable américain, les deux Etats devraient suivre le tracé des frontières de 1967 - avant la guerre des Six jours -, en procédant à "des échanges de territoires équivalents" issus d'un consentement mutuel. Israël serait alors reconnu comme un "Etat juif" et El-Qods "comme capitale des deux Etats", a expliqué M. Kerry. D'autre part, Maen Rashid Areikat, représentant de l'Organisation de libération de la Palestine aux Etats-Unis, a déclaré que l'occupant israélien n'a pas la volonté de revenir à la table de négociations, , en affirmant que le discours du secrétaire d'Etat américain John Kerry a confirmé que la colonisation menée par la droite israélienne a mis en péril la solution à deux Etats. "Ce qui ressort clairement du discours prononcé par Kerry c'est que la partie qui a entravé et qui entrave encore (la solution à deux Etats) est la partie israélienne qui persiste dans sa politique de colonisation en violation du droit international", a déclaré à l'APS l'envoyée de l'OLP à Washington. Dans un discours testamentaire sur le processus paix au Proche-Orient, John Kerry a déploré jeudi le projet israélien de s'approprier les terres palestiniennes en Cisjordanie occupée, en réaffirmant que le vote de l'ONU, condamnant les colonies auquel les Etats-Unis n'ont pas opposé de veto, visait à préserver la solution à deux Etats qui se trouve actuellement en danger, a-t-il dit. Areikat qui dit "apprécier" les efforts menés par le chef de la diplomatie américaine durant les deux dernières années en vue de mettre fin au blocage politique, a regretté que la décision américaine, ait été prise tardivement à quelques semaines de la fin du mandat du président Barack Obama. La décision américaine rappelle celle prise en 2000 par l'ancien président Bill Clinton qui, six mois avant de quitter ses fonctions, a facilité la tenue d'un sommet entre feu président palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Ehud Barak, a ajouté Areikat. Pour autant, il a estimé que dans une certaine mesure "le timing de cette décision était opportun" car l'administration américaine sortante "voulait mettre les choses au point en levant toute ambiguïté sur les efforts déployés par les Etats-Unis (pour la paix), sur la partie qui a entravé l'arrêt de la colonisation et sur la viabilité de la solution à deux Etats", a-t-il dit. Pas d'alternative à la solution à deux Etats A une question sur les prises de position du président élu américain Donald Trump pour Israël qui laissent présager des lendemains plus difficiles pour le processus de paix au Proche-Orient, le représentant de l'OLP est resté confiant en précisant que "chaque administration a sa propre politique, cela est normal mais ceux qui veulent saborder la solution à deux Etats doivent nous présenter l'alternative". Dès lors, il n'y aucune alternative à la solution à deux Etats, selon ce diplomate. La presse a rapporté que Kerry était sur le point de finaliser un texte qui servira de cadre de négociations entre les deux parties et dont, l'une des principales propositions est la reconnaissance par Washington de l'Etat palestinien se fondant sur le tracé des frontières de 1967 avec El Qods occupée comme capitale. Washington doit reconnaître officiellement l'Etat de Palestine Rashid Areikat a expliqué que la partie palestinienne avait à maintes reprises exprimé son refus face à la position des Etats-Unis de ne pas reconnaître officiellement l'Etat de Palestine et qui se trouve en contradiction avec la solution à deux Etats défendue par l'administration américaine. "Il (Kerry) a évoqué la Palestine dans son discours comme un Etat souverain mais la position américaine (est toujours la même) la reconnaissance doit intervenir après les négociations" de paix, a-t-il enchaîné. "Malheureusement, la partie israélienne n'a pas la volonté de revenir aux négociations" et par conséquent "Les Etats-Unis doivent reconnaître l'Etat palestinien reconnu par 140 pays", a-t-il dit. Interrogé si l'autorité palestinienne envisageait une action judiciaire à l'international pour sanctionner Israël pour sa politique de colonisation, M. Areikat a précisé que la résolution (du conseil de sécurité onusien) donnait à la Palestine "un soutien international sans précédent et envoyait un message clair à Israël, selon lequel, la communauté internationale, y compris les Etats-Unis ne peuvent fermer les yeux sur le maintien de la politique de colonisation qui pourrait mettre en péril la solution à deux Etats". Le représentant palestinien a rappelé à ce titre que son pays avait adhéré à la Cour pénale internationale (CPI) et devenu également partie de la quatrième Convention de Genève qui vise à protéger les populations en temps de guerre ou de conflit. "Nous avons déposé une plainte devant la CPI contre les crimes de guerre commis par Israël à Ghaza et nous avons clairement affirmé que nous allons poursuivre Israël pour sa politique de colonisation qui constitue des crimes de guerre selon le droit international", a déclaré Rashid Areikat. Rashid Areikat n'a pas manqué, par ailleurs, de saluer l'Algérie pour son soutien continu et indéfectible à la cause palestinienne.