Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chelgham Abdesslam, a indiqué que le secteur avait lancé un recensement des terres agricoles non exploitées à travers l'ensemble du territoire national, précisant que ceux qui n'ont pas mis en valeur les terres dont ils ont bénéficié seront déchus de leurs droits. Répondant à la question orale du membre du Conseil de la nation, Hosni Saïdi, sur le sort des terres non exploitées dans la wilaya de Bechar et l'apport de ceux qui ont bénéficié de l'aide de l'Etat à la production agricole, le ministre a précisé que le recensement en cours ne concernait pas que la wilaya de Bechar mais l'ensemble du territoire national. "Un recensement de toutes les terres non exploitées est en cours. Ceux qui n'ont pas procédé à la mise en valeur des terres dont ils ont bénéficié seront déchus de leurs droits et les terres seront récupérées et attribuées à d'autres demandeurs conformément à la réglementation en vigueur", a affirmé M. Chelgham. Concernant les mesures prises pour la relance du secteur agricole dans la wilaya de Bechar, le ministre a précisé que 6,644 milliards de dinars, avait été alloué au développement agricole à travers le soutien accordé par l'Etat aux agriculteurs, notamment par le Fonds national de développement agricole. Plus de 9.000 exploitants ont bénéficié de ces aides, notamment pour la réalisation de 4.200 puits, la plantation de 12.000 hectares d'arbres fruitiers, la construction de 385 structures pour l'élevage, la réalisation de 8 chambres froides d'une capacité de 4.800 mètres cubes et la distribution de 1.082 ruches d'abeilles. Ces programmes ont permis d'enregistrer des progrès notables en matière de production agricole et un bond qualitatif entre 2001 (début du programme national de développement agricole) et 2016, a indiqué le ministre, citant l'élargissement de la superficie arable de 6.339 hectares à 22.000 hectares, l'augmentation de la valeur de la production de 8,9 milliards de dinars en 2001 à 14,9 milliards de dinars en 2016, soit 1 % de la valeur de la production agricole nationale. Les différentes filières agricoles, notamment stratégiques comme les céréales, la pomme de terre, les légumes et les fruits, ont enregistré une croissance soutenue depuis 2001, a ajouté le ministre, faisant état de la création de 23.320 emplois, dont plus de 19.000 permanents, dans la wilaya. Concernant le foncier agricole au niveau de la wilaya de Bechar, 1.207 exploitants ont bénéficié d'exploitations privées dans le cadre de la loi n° 83-18 relative à l'accession à la propriété foncière agricole soit une superficie de 48.577 hectares outre l'octroi de 153 actes de concession. Pour les exploitations créées dans le cadre de la loi fixant les conditions et les modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, il a été procédé à la régularisation de la situation de 1.207 exploitants sur 1315 avec délivrance d'actes de concession. En outre, 1789 exploitants ont bénéficié des nouvelles exploitations créées dans le cadre de la circulaire interministérielle de 2011, dont 538 ont obtenu des actes de concession. Répondant au sénateur qui a estimé que les chiffres présentés par le ministre étaient "loin de la réalité", M. Chelgham s'est dit prêt à une enquête sur le terrain, en présence du membre du Conseil de la nation pour confirmer la véracité de ces réalisations et élaborer un rapport qui sera soumis au président du Conseil de la nation. A une autre question sur le gel du projet d'aménagement de la forêt du Sahel dans la wilaya de Boumerdes, le ministre a indiqué que la direction des forêts s'attelait actuellement à l'examen du dossier de ce projet -gelé en raison de la baisse des revenus de l'Etat- en vue de le confier à des investisseurs privés. Il s'agit, a poursuivi le ministre, d'une nouvelle vision qui permettra aux opérateurs privés d'investir dans la réalisation de projets de loisirs dans le secteur des forêts. La forêt du Sahel de Boumerdes s'étend sur une superficie de 342 ha, dont 50 ha seront aménagés en espace de loisirs dans le cadre d'un projet, dont le coût s'élève à 200 millions de DA.