Bank of America a annoncé vendredi une hausse de 46,8% de son bénéfice trimestriel, donnant le coup d'envoi d'une série de résultats bancaires. Egalement soutenu par la baisse des dépenses, le bénéfice net part du groupe de la deuxième banque américaine par les actifs a atteint 4,34 milliards de dollars (4,08 milliards d'euros) sur les trois derniers mois de 2016, contre 2,95 milliards sur la même période un an plus tôt. Son bénéfice par action (BPA) ressort à 40 cents, contre 27 cents au quatrième trimestre 2015. Hors éléments exceptionnels, il atteint 42 cents. Les analystes financiers prévoyaient en moyenne un BPA de 38 cents sur cette base selon Thomson Reuters I/B/E/S. En excluant un ajustement de valeur de la dette, les ventes et les revenus des activités de courtage ont progressé de 11%, grâce entre autres à la hausse de l'activité des marchés actions et obligataires liée à l'élection de Donald Trump le 8 novembre. Bank of America est la première grande banque américaine à publier ses résultats depuis le relèvement des taux d'intérêt par la Fed le 14 décembre dernier, le deuxième seulement depuis le 14 décembre 2006. "Bien que la hausse des taux d'intérêt soit intervenue trop tardivement pour avoir eu un impact sur les résultats, nous anticipons une progression significative du revenu net d'intérêts au premier trimestre 2017", a déclaré le directeur financier, Paul Donofrio, dans un communiqué. L'action BofA, qui a gagné 34,8% depuis l'élection de Donald Trump le 8 novembre, évoluait peu dans les échanges d'avant-Bourse vendredi. Les dépenses d'exploitation ont baissé de 6,1% à 13,16 milliards, portant leur total pour l'année à 54,95 milliards. Activité en hausse, coûts en baisse Le PDG du groupe, Brian Moynihan, qui a été critiqué dans le passé pour la lenteur de la réduction des coûts, a déclaré en juillet que la banque ramènerait ses dépenses d'exploitation aux alentours de 53 milliards d'ici 2018. BofA a précisé que les dépenses du premier trimestre seraient alourdies par une charge de 1,3 milliard de dollars correspondant à des coûts liés aux retraites. Considérée comme la banque américaine la plus sensible à l'évolution des taux d'intérêt en raison du montant de ses dépôts et titres adossés aux prêts immobiliers, a annoncé une hausse de 6,3% du revenu net d'intérêts à 10,29 milliards de dollars sur les trois derniers mois 2016. En Bourse, les valeurs bancaires ont fortement grimpé depuis l'élection de Donald Trump à la présidence américaine, qui a déclenché un regain d'activité sur les marchés financiers. Si elles ont lieu, les trois hausses de taux prévues par la Fed en 2017, devraient également les favoriser. La Réserve fédérale a relevé d'un quart de point de pourcentage son principal taux d'intérêt mi-décembre. Hors éléments exceptionnels, le revenu de la division de taux fixes et devises de BofA a augmenté de 12,2% à 1,96 milliard, tandis que le revenu du trading actions progressait de 7,5% à 948 millions. Le produit net bancaire trimestriel a augmenté au total de 2,1% à 20,22 milliards de dollars. "Ce trimestre encore, le dynamisme de l'activité des clients et une bonne maîtrise des coûts ont créé un solide effet de levier", a dit Paul Donofrio. JPMorgan Chase & Co, la première banque des Etats-Unis, et Wells Fargo présentent également leurs résultats vendredi. Hausse du bénéfice net trimestriel de JPMorgan grâce au trading JPMorgan Chase & Co, la première banque des Etats-Unis par les actifs, a annoncé vendredi une hausse de près d'un quart de son bénéfice trimestriel, qu'il doit en partie au bond des volumes de transactions sur les marchés financiers lié à l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. L'action prend 2% à 87,99 dollars vers 14h50 GMT à Wall Street, la plus forte hausse du Dow Jones, qui gagne 0,27% au même moment. Le bénéfice net de JPMorgan a atteint 6,73 milliards de dollars (6,32 milliards d'euros) sur les trois derniers mois de 2016, contre 5,43 milliards sur la période correspondante en 2015. Son bénéfice par action (BPA) trimestriel ressort à 1,71 dollar, contre 1,32 dollar un an auparavant. En excluant un gain fiscal exceptionnel, le bénéfice par action ressort à 1,58 dollar, donc nettement au-dessus du consensus Thomson Reuters I/B/E/S, qui le donnait à 1,44 dollar. Le revenu net d'intérêts a progressé de 5% au quatrième trimestre, à 1,21 milliard de dollars, grâce à la hausse des taux d'intérêt et à des prêts en augmentation. Le produit net bancaire a progressé de 2,5% à 24,33 milliards de dollars, au-dessus du consensus de 23,95 milliards. JPMorgan est l'un des leaders mondiaux de la banque d'investissement, ce qui rend ses résultats très sensibles aux fluctuations de l'activité des marchés. La hausse des taux donne un coup de pouce Comme ceux des autres grandes banques, ses résultat étaient attendues en hausse à la faveur de l'augmentation des volumes d'échanges sur les marchés d'actions et d'obligations liée au succès inattendu de Donald Trump à la présidentielle américaine. Les revenus tirés du marché obligataire, l'activité la plus volatile de JPMorgan, ont progressé de 31% sur le trimestre à 3,4 milliards de dollars, ceux des marché actions de 8% à 1,2 milliard de dollars. Dans un communiqué commentant les résultats, le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, a évoqué ces tendances sur les marchés et fait état d'une hausse des dépôts, des prêts et des ventes de cartes de crédit. La banque a progressé dans "pratiquement toutes" ses activités tout en maîtrisant ses coûts, a-t-il dit. Bank of America, numéro deux américain, a donné le coup d'envoi de la saison des résultats du secteur en faisant état d'une progression de 46,8% de son bénéfice net sur octobre-décembre. Wells Fargo, numéro un du crédit immobilier aux Etats-Unis, a publié pour sa part un bénéfice trimestriel en baisse, le cinquième d'affilée. La banque, fragilisée depuis plusieurs mois par l'affaire dite des comptes fantômes, fait face à de multiples poursuites en justice et une forte baisse de ses ouvertures de compte. Le trimestre a aussi été marqué par la décision de la Réserve fédérale de relever les taux d'intérêt, une mesure généralement bonne pour la rentabilité des banques. La Fed a relevé son principal taux directeur d'un quart de point en décembre et a dit anticiper trois nouvelles hausses cette année.