C'est une véritable percée que les capitaux en provenance des pays du Golfe viennent de faire dans la région du Maghreb. Après avoir montré leur intention de s'installer dans la région, ces dernières années, de nombreux groupes d'affaires arabes affichent leur ambition de s'affirmer au sein des économies des pays du Maghreb. Pour mieux propulser l'investissement arabe dans cette région, une rencontre d'envergure est prévue le mois de février prochain à Tunis entre les opérateurs économiques maghrébins et les investisseurs potentiels du Golfe. En effet, la capitale tunisienne, Tunis, abritera les 26 et 27 février prochain une conférence typiquement économique avec pour thème "l'Afrique du Nord, prochaine destination d'investissement". La manifestation, organisée par IBC Gulf Conférences, sera consacrée à la question de la privatisation des banques au Maghreb, aux investissements des pays du Golfe dans la région, au financement des projets, de l'immobilier et du tourisme. Ainsi, les investisseurs arabes, faut-il le relever, ciblent, à travers leurs actions la région du Maghreb, des secteurs d'activité précis, particulièrement l'immobilier, le marché financier, boursier et le secteur bancaire. Les investissements arabes ont également visé le marché des télécommunications dans la région. La montée en cadence des investissements en provenance des pays du Golfe dans la région du Maghreb remonte, pratiquement, au début des années 2000 et cette tendance commence à se confirmer en 2005 et 2006. Chose qui ne fait qu'évoluer si l'on tient compte de la progression du rythme de l'engagement des investissements arabes dans la région, particulièrement en Algérie, au Maroc et en Tunisie. En somme, les pays maghrébins sont désormais une destination importante pour plusieurs sociétés et caisses d'investissement arabes, du Golfe notamment, en raison de l'abondance des opportunités d'investissement et d'une législation favorable. Les observateurs sont nombreux à faire un lien direct entre l'entrée en force des investissements arabes dans le Maghreb et l'augmentation des prix du pétrole, ce qui est particulièrement profitable aux pays arabes producteurs d'hydrocarbures, et par ricochet, a poussé les pays du Golfe à chercher des opportunités d'investissement pour garantir à leurs pays respectifs des ressources permanentes et sûres à long terme. L'émergence des investissements arabes, en tout cas, a bel et bien fait sa démonstration de force sur le marché algérien. Après le groupe égyptien Orascom, dont l'expansion ne cesse de se confirmer que ce soit dans le domaine des télécommunications ou des matériaux de construction, c'est au tour du groupe émirati, Emaar, de signer une entrée en force, particulièrement dans le secteur de l'immobilier. Il est clair, dans l'ensemble, que ce sont les opportunités énormes que renferment les marchés de la région, que ce soit en Algérie, au Maroc ou en Tunisie, qui attirent beaucoup plus les capitaux arabes.