La Bourse suisse a ouvert lundi sur une note légèrement négative. Vendredi, le SMI avait nettement progressé, mais sur l'ensemble de la semaine sa performance s'est révélée plutôt mitigée. Quelques observateurs craignent le cercle vicieux d'une guerre des devises et du protectionnisme qui mettrait en danger l'ordre commercial international. A New York, Wall Street a fini en nette progression vendredi soir dans le sillage des bons chiffres de l'emploi américain et de la signature par Donald Trump d'un décret demandant au Trésor de revenir sur la régulation bancaire. Dans leur commentaire matinal, les analystes de Mirabaud Securities ont relevé que ce décret donne 120 jours au secrétaire du Trésor pour préparer ses recommandations en vue d'une réforme. Le cas échéant, la dérégulation du système bancaire américain pourrait permettre à ce dernier de "rêver" aux excès du début des années 2000 et d'espérer que les banques recommencent à prêter davantage, ce qui ferait repartir l'économie, notent les experts genevois. Cela implique que le secteur bancaire devrait poursuivre sa progression ces prochaines semaines. Sur le plan économique, le baromètre de l'emploi compilé par le KOF s'est établi à -2,1 points au 1er trimestre. Depuis un an et demi, les entreprises se montrent réservées en matière de création d'emplois et cela ne devrait pas changer ces prochains mois, les perspectives restant mitigées dans de nombreux secteurs d'activité. En Allemagne, les commandes industrielles ont progressé de 5,2% en décembre comparé au mois précédent, un rebond nettement plus marqué qu'anticipé par les économistes, selon un chiffre encore provisoire. Vers 9h35, le SMI cédait 0,26% à 8329,23 points, le SLI 0,28% à 1326,52 points et le SPI 0,20% à 9114,32 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 reculaient, trois progressaient et quatre étaient stables. Le front des nouvelles en provenance des "blue chips" est peu actif. Cela changera en cours de semaine avec, mercredi, les résultats annuels d'ABB (-0,3%), Syngenta (-0,2%) et Swisscom (-0,2%). Zurich Insurance (stable) suivra jeudi. Dans le camp des perdants, Sonova (-1,8%) tenait la lanterne rouge après qu'UBS a rétrogradé le titre à "sell" de "neutral". Un sondage auprès des audiologistes a montré que les produits de Sonova sont moins bons que ceux de William Demant selon des critères de qualité, a commenté l'analyste. Les poids lourds défensifs pesaient sur l'indice: Roche (-0,2%) a obtenu l'homologation en Suisse d'une formule sous-cutanée de son anticancéreux Herceptin. Les deux autres poids lourds défensifs Novartis (-0,1%) et Nestlé (-0,2%) pesaient aussi sur l'indice. Après le décret de Donald Trump, les bancaires retenaient l'attention. Credit Suisse (-0,6%) et UBS (-0,5%) cédaient du terrain. Pour cette dernière, son patron Sergio Ermotti a rompu une lance en faveur d'un regroupement des fonctions de backoffice des banques suisses, pour réduire les coûts, "mais cela prendra beaucoup de temps à développer et à implémenter", a-t-il souligné. Kepler Cheuvreux a augmenté l'objectif de cours de l'action Julius Bär (-0,9%), mais a maintenu "reduce" après des chiffres qui ont en partie constitué une bonne surprise. L'analyste ne croit cependant pas que les marges retrouveront leur niveau d'antan dans un proche avenir. Barclays a relevé l'objectif de cours de Swiss Re (-0,3%), mais a maintenu la recommandation à "underweight", tablant sur des résultats plus faibles au 4e trimestre à cause surtout des effets des catastrophes naturelles qui auront limité les profits dans l'assurance dommages et accidents. Sur le marché élargi, DKSH (+5,9%) a publié ses résultats annuels avec une hausse du chiffre d'affaires et des bénéfices et une augmentation de dividende. BFW (+2,2%) a annoncé de premiers chiffres et un changement à sa direction avec la nomination de Reto Borner en remplacement de Beat Frischknecht au poste de directeur général. Vontobel (+0,4%) a dévoilé une alliance stratégique avec Bank of Singapore, permettant aux clients de cette dernière de déposer en Suisse leurs avoirs auprès de l'établissement zurichois. L'accord les autorise également à bénéficier des produits financiers et des services de la banque helvétique.
Les Bourses européennes ouvrent pour la plupart en baisse Les Bourses européennes ont pour la plupart ouvert en baisse lundi, affectées par le repli du secteur de l'automobile et quelques résultats d'entreprises jugés décevants. À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,09% (4,58 points) à 4.820,84 vers 9h45 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,54% mais à Londres, le FTSE prend 0,02%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro reflue de 0,21 %, le FTSEurofirst 300 0,15% et le Stoxx 600 0,24%. Au chapitre macro-économique, les commandes à l'industrie ont augmenté beaucoup plus que prévu au mois de décembre en Allemagne pour afficher leur plus forte hausse en deux ans et demi, selon des données publiées lundi par le ministère de l'Economie. Les ressources de base (+0,88%) et les banques (+0,16%) sont les seuls secteurs dans le vert. La baisse est emmenée par l'automobile (-0,66%) et le secteur du voyage et des loisirs (-0,55%). D'une manière générale, les banques tirent parti du fait que le président américain Donald Trump a signé vendredi des ordonnances dont le but ultime serait de démanteler la loi Dodd-Frank de 2010, adoptée à la suite de la crise financière de 2007-2009. Les sociétés ayant affiché des résultats supérieurs aux prévisions sont logiquement recherchés. C'est le cas notamment d'Aker BP, née de la fusion des actifs norvégiens des compagnies pétrolières BP et Det norske, qui prend 2,87%. Telecom Italia, dont est actionnaire Vivendi (-0,68%), s'adjuge 1,41% à la faveur d'un excédent brut d'exploitation (EBE) supérieur aux attentes en 2016. Ryanair en revanche perd 1,2% après avoir averti lundi que l'année serait difficile pour les compagnies aériennes européennes. L'action du groupe suédois de services de haute technologie Hexagon chute de près de 4% après des résultats trimestriels inférieurs au consensus. L'action Unicredit baisse de 2,14% environ au premier jour de son augmentation de capital de 13 milliards d'euros. A Paris, les actions de BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Natixis sont orientées à la hausse, malgré l'entrée en vigueur ce lundi de la loi Macron sur la mobilité bancaire qui suscite l'espoir des jeunes pousses du secteur de chambouler les acteurs historiques. Publicis, plus forte baisse du CAC 40, cède 1,04%. Le président du directoire Maurice Lévy exclut un mariage entre le numéro trois mondial de la publicité et son rival français HAVAS, dans une interview publiée par le Journal du Dimanche. Volkswagen signe la plus forte baisse du Dax30 (-1,66%). Le distributeur de produits de la mer Deutsche See poursuit le constructeur qu'il accuse de l'avoir trompé en lui présentant les véhicules qu'il lui a loués comme étant prétendûment conformes aux normes environnementales. Sur le marché obligataire, l'écart de rendement entre l'OAT français et le Bund allemand a augmenté à 69 points de base, un nouveau plus haut de trois ans. Aux changes, le dollar regagne du terrain face à l'euro après avoir fléchi vendredi dans des échanges nerveux, réagissant surtout à la composante salariale de la statistique de l'emploi aux Etats-Unis. Le billet vert avance de 0,25% face à l'euro autour de 1,0755 et est pratiquement stable comparé au yen et à un panier de devises de référence. Sur le marché pétrolier, les cours progressent encore, les Etats-Unis ayant annoncé de nouvelles sanctions contre l'Iran. Le baril de Brent prend 0,44% au-dessus de 57 dollars et le brut léger américain avance de 0,45% à plus de 54 dollars.
La Bourse de Tokyo finit en hausse avec les bancaires La Bourse de Tokyo a fini en hausse lundi, portée par les valeurs du secteur bancaire qui bénéficient indirectement de la dérégulation promise par le président américain Donald Trump, mais elle a été limitée dans son envolée par un climat incertain et par un léger renchérissement du yen par rapport au dollar.L'indice Nikkei a gagné 58,51 points, soit 0,31%, à 18.976,71 points et le Topix, plus large, a pris 5,43 points (+0,36%) à 1.520,42 points. Les traders s'attendent à ce que les investisseurs restent prudents jusqu'à l'entretien prévu entre Donald Trump et le Premier ministre japonais Shinzo Abe les 10 et 11 février. Les discussions devraient notamment porter sur les questions commerciales et monétaires. L'indice du secteur bancaire a profité des promesses de dérégulation contenue dans un décret signé vendredi par le président américain et a gagné 1,42%. Le secteur automobile a également animé le marché. Honda Motor a pris 2,04% après avoir relevé vendredi en après-Bourse, pour la deuxième fois, sa prévision de bénéfice net annuel. Takata en revanche a chuté de 18,66% à la suite d'une information selon laquelle l'équipementier a choisi Key Safety Systems (KSS), un concurrent américain, comme partenaire chargé de lui apporter un soutien financier. Cette information soulève les craintes de voir le producteur d'airbags en difficulté placé en liquidation judiciaire. Dans le même secteur, Toyota Motor (+0,74%) et Suzuki Motor (-0,49%) ont annoncé lundi qu'ils allaient entamer des discussions en vue d'un partenariat portant sur leurs achats, les véhicules verts, l'informatique et les technologies de la sécurité.
